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Bientôt trop de kinés en France?

Cela suppose toutefois que le nombre de places disponibles dans les instituts de formation restera stable à environ 2750 par an.

Cela suppose toutefois que le nombre de places disponibles dans les instituts de formation restera stable à environ 2750 par an. - Christof Stache - AFP

Selon les calculs de la Drees, les masseurs-kinésithérapeutes seront 133.000 en 2040, soit 57% de plus qu'au début des années 2000, alors que la population française n'augmentera que de 9%. Même en tenant compte du vieillissement, il y aura "bien plus" de professionnels que nécessaire.

Le nombre de masseurs-kinésithérapeutes, déjà en forte hausse depuis le début du siècle, devrait bondir de 57% d'ici 2040, "soit bien plus que les besoins de soins", prévient la Drees dans une étude publiée mardi.

La France comptait 85.000 kinés début 2016, c'est-à-dire 61% de plus qu'en 2000, rappelle le service statistique des ministères sociaux. Selon ses calculs, ces professionnels seront 133.000 en 2040, tandis que la population française n'augmentera que de 9%. Même en tenant compte du vieillissement et des "besoins de soins" qui en découleront, la "densité standardisée" de kinés progressera tout de même de 20%.

Toujours autant de diplômés dans 20 ans?

Cela suppose toutefois que le nombre de places disponibles dans les instituts de formation restera stable à environ 2750 par an, après avoir doublé entre 2000 et 2016. L'étude fait également le pari que le flux des "diplômés à l'étranger" demeurera à son niveau actuel, "autour de 1.200" par an, soit quatre fois plus qu'en 2000. "Une stabilisation de la densité serait possible si les flux de diplômés à l'étranger et les quotas diminuaient conjointement", indique la Drees.

Si les quotas constituent "un levier puissant" sur lequel peuvent peser les autorités françaises, les flux de diplômés à l'étranger sont en revanche "difficilement prévisibles" et servent souvent à contourner les quotas: ces dernières années, la moitié (51%) des diplômés à l'étranger étaient de nationalité française.

J.-C.C. avec AFP