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Aulnay-sous-bois : reprise du travail sous haute tension chez PSA

A Aulnay-sous-Bois, le travail reprend ce mercredi dans une atmosphère tendue entre la direction et les syndicats.

A Aulnay-sous-Bois, le travail reprend ce mercredi dans une atmosphère tendue entre la direction et les syndicats. - -

Le travail reprend dans une atmosphère électrique ce mercredi matin à l’usine PSA d’Aulnay-sous-bois en Seine-Saint-Denis, après une grève à l’appel de la CGT, puis à la fermeture de l’usine par la direction accusant les grévistes de « sabotages ».

Ce mercredi matin, l'usine PSA d’Aulnay-sous-Bois a rouvert pour les personnels de la hiérarchie et de la maintenance, soit 800 salariés, « pour préparer la reprise de la production » envisagée jeudi au plus tôt, a indiqué la direction. Depuis une semaine, l’usine était fermé : trois jours de grève (de mercredi à vendredi), à l’appel de la CGT avaient été suivis par deux jours de fermeture (lundi et mardi) décidé par la direction dénonçant les « sabotages » des grévistes. Selon le directeur industriel du groupe, une minorité de grévistes, environ 150, feraient « régner la terreur » et auraient commis de « nombreuses dégradations » : jets d'oeufs, graffitis injurieux, extincteurs vidés... Mardi, un service de sécurité privé gardait les portes d'entrée de l'usine d'Aulnay afin « d’éviter que des casseurs n'y pénètrent », a indiqué la direction.
Le délégué CGT Jean-Pierre Mercier parle lui de « propagande pour salir les grévistes, des mensonges et des calomnies » afin de « désorganiser la grève ». Dans un communiqué commun, les syndicats CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO du groupe ont pris leur distance par rapport aux grévistes « saboteurs » pointés du doigt par la direction. « Une très grande majorité des salariés ne se reconnaissent pas dans ce type de méthodes. Nous ne pouvons pas cautionner ces débordements », écrivent-ils.

« Une minorité d‘activistes font régner la terreur »

Pour le directeur industriel de l’usine PSA d’Aulnay, les dégradations ne sont pas acceptables car elles mettent en danger l’usine et ses employés. « Les installations des systèmes de sécurité ont été disjonctées, dénonce-t-il. Il y a eu des coupures de câbles électriques, des feux ont été entretenus avec des risques d’incendies qu’il faut désormais nettoyer. Il y a aussi eu de nombreux tags dans plusieurs patries de l’usine ». Denis Martin dénonce également des grévistes qu’il qualifie « d’activistes, de casseurs ». « C’est une minorité de 150 personnes, qui font vivre la terreur sur le site d’Aulnay. Nous le dénonçons et nous n’admettons pas cette situation. Notre personnel ne peut pas travailler avec des menaces de mort comme c’est le cas de certains membres de l’encadrement comme d’organisations syndicales. Je crois que ces dégradations isolent ces fauteurs de troubles », conclue le directeur industriel deu site d'Aulnay.

« Les terroristes, c’est Denis Martin et toute sa bande »

De son côté, Jean-Pierre Mercier délégué CGT à l'usine PSA Aulnay, rejette évidemment la faute sur la direction. « Quand on entend les insultes, les mensonges, les calomnies de la direction envers les grévistes, qui nous traite de délinquants, de casseurs, de voyous… Mais pour qui se prend-elle cette direction ? C’est elle qui veut casser l’usine dans un an. Nous nous sommes en grève pour sauver notre peau. Ce sont eux les terroristes, Denis martin et toute sa bande. C’est une direction qui perd la boule face un mouvement de grève qui est légal ».

Tugdual de Dieuleveult avec B. Smadja et H.Perrier