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Emploi

Augmentation des salaires dans la restauration: le reste du patronat tance l'Umih

Les organisations représentatives d'employeurs des chaînes hôtelières (GNC) et des chaînes de restauration (SNRTC) critiquent les annonces unilatérales du principal syndicat du secteur.

Proposer d'augmenter les salaires de "6% à 8,5%" dans l'hôtellerie-restauration, comme l'a fait dans la presse un représentant de l'Umih, principal syndicat du secteur, est non concerté et prématuré, six semaines avant l'ouverture des négociations de branches, jugent les trois autres organisations patronales.

Mercredi dans un communiqué commun, les organisations représentatives d'employeurs des chaînes hôtelières (GNC) et des chaînes de restauration (SNRTC) "regrettent l'absence de concertation qui a mené à des initiatives individuelles, qui ne reflètent pas l'ensemble des problématiques auxquelles la profession est confrontée".

Si le patronat s'accorde sur la "nécessité" de réévaluer la grille de salaire de la branche et juge "impératif" de "travailler sur d'autres leviers pour valoriser (ses) métiers", GNC et SNRTC estiment "indispensable que les questions cruciales d'attractivité de nos métiers continuent d'être traitées de façon collective et dans un cadre paritaire".

"Les négociations ne se mènent pas sur la voie publique"

La veille, Thierry Grégoire, président de la branche des saisonniers de l'Umih et son porte-parole dans la négociation sociale qui doit s'ouvrir le 18 novembre, a déclaré au Parisien que le patronat allait proposer d'"augmenter les salaires entre 6% et 8,5%, voire peut-être 9%. Ça serait un accord historique", a-t-il affirmé.

Le patronat, qui s'est engagé auprès du ministère du Travail à améliorer l'attractivité de ces métiers, envisagerait aussi, selon lui, de verser un 13e mois de salaire, un intéressement ou une participation, mais exclut de revaloriser le travail dominical.

Or "les propositions qui seront faites" par le patronat "doivent requérir l'accord du collège patronal pour ensuite être présentées aux organisations de salariés", a rappelé Didier Chenet, président du GNI, le syndicat des indépendants du secteur mardi soir dans une lettre à ses adhérents consultée par l'AFP.

Conclure d'ici la fin de l'année

"Les négociations ne se mènent pas sur la place publique", a-t-il poursuivi, et "il revient aux partenaires sociaux d'avoir la primeur des propositions qui seront faites lors des négociations à venir très prochainement".

L'objectif fixé par le ministère du Travail aux organisations patronales et aux syndicats de salariés est de conclure leur négociation d'ici la fin de l'année, alors que le secteur, connu pour ses conditions de travail souvent pénibles, ses rémunérations faibles et ses horaires à rallonge, a perdu 237.000 employés entre février 2020 et février 2021.

Ses effectifs sont passés de 1,309 million d'employés à 1,072 million, selon le ministère du Travail.

L'Umih n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire.

OC avec AFP