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Au travail, les tensions du quotidien font perdre 3 heures par semaine aux salariés concernés

Selon une étude, ces "petites tensions" ou "grandes confrontations" peuvent coûter au global un mois de salaire par an et par employé.

Le conflit au travail ne se résume pas seulement par des tensions globales qui peuvent déboucher sur des arrêts de travail ou des grèves. Il s'agit aussi et surtout d'une tension qui s'installe au quotidien entre deux ou plusieurs collaborateurs autour de sujets professionnels ou personnels, invisible le plus souvent à l'échelle de l'entreprise.

Des tensions amplifiées par la crise sanitaire, le télétravail et qui perturbent évidemment le déroulement de l'activité puisqu'elles génèrent désengagement, démotivation voire absentéisme.

Selon une étude* menée par OpinionWay pour All Leaders Initiative et Topics, il s'agit même d'un "des maux les plus insidieux de l'entreprise".

Deux tiers de salariés concernés

"Cette notion de conflit est négligée dans la réalité du travail", explique Stéphane LefebvreMazurel, Directeur du pôle B2B, SmartCity & Inside d’OpinionWay. "Les dirigeants et responsables en ont souvent une vision macro (grèves ou encore tensions syndicales) mais oublient la vision micro (tensions quotidiennes) qui est pourtant multiple, massive et très impactante pour les entreprises comme le montre cette étude".

Cette dernière tente de chiffrer cette problématique. Il apparaît que deux-tiers des salariés sont confrontés à la conflictualité au travail, avec un temps passé à composer avec de telles situations de conflit estimé à 3 heures par semaine en moyenne par salarié, soit 20 jours par an.

Un chiffre loin d'être négligeable d'autant plus que cette perte de temps et les tensions générées sur les salariés en question peuvent être traduits "en coût salarial moyen", peut-on lire. 20 jours par an, c'est l'équivalent "de 152 milliards d'euros par an de coût salarial à l'échelle française", estime l'étude.

5% des salariés disent travailler dans un environnement "psychologiquement sécurisé"

Des entreprises tentent de mettre en place des outils pour éviter ce genre de situations et les désamorcer au plus tôt: formations, intervenants extérieurs tels que coachs, mentors ou médiateurs...

Résultat, "les répondants décrivant leur environnement de travail comme à la fois très performant et très empreint de sécurité psychologique passent deux fois moins de temps en conflit que la moyenne".

Problème, selon l'étude, seulement 5% des salariés interrogés disent ressentir un très fort sentiment de sécurité psychologique dans leur entreprise...

*étude réalisée par OpinionWay entre le 2 et 20 septembre 2021, en ligne auprès d’un échantillon national représentatif de 974 salariés français, public et privé.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business