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Assurance chômage: la réforme va rendre l'Unédic excédentaire en 2021

Après un déficit de 1,8 milliard en 2019, le gestionnaire de l'assurance chômage sera proche de l'équilibre en 2020, puis connaitra un excédent de 3 milliards en 2021.

Après un déficit de 1,8 milliard en 2019, le gestionnaire de l'assurance chômage sera proche de l'équilibre en 2020, puis connaitra un excédent de 3 milliards en 2021. - Philippe Hughen-AFP

Après douze années de déficit dont 1,8 milliard d'euros en 2019, l'Unédic prévoit un retour à l'excédent en 2021 sous les effets de la conjoncture et de la réforme de l'assurance chômage, selon ses prévisions 2019-2022 publiées ce mardi.

Après un déficit de 1,8 milliard d'euros en 2019, le gestionnaire de l'assurance chômage sera proche de l'équilibre en 2020, puis connaitra un excédent de 3 milliards en 2021 (au lieu de 1,2 sans réforme) puis de 5,3 en 2022 (au lieu de 3,2), selon les prévisions de l'Unedic sur la période 2019-2022.

Ces prévisions s'appuient par ailleurs sur l'hypothèse d'une croissance de 1,3 à 1,4% sur la période, avec des créations d'emploi qui resteraient dynamiques en 2019 (217.000) avant de ralentir un peu (150.000 de 2020 à 2022). Le nombre de chômeurs (inscrits en catégorie A à Pôle emploi) entre 2019 et 2022 diminuerait de 423.000 et le taux de chômage de 8,3 à 7,4%.

En conséquence, après un plus haut de 37,7 milliards en 2020, l'endettement de l'organisme de gestion de l'assurance-chômage diminuerait à 29,4 milliards en 2022.

Des économies nettes de 2,3 milliards entre 2019 et 2021

Les finances de l'Unédic bénéficieront de la réforme, contestée par les syndicats, des règles d'indemnisation (moins favorables à certaines catégories de chômeurs dont les nouveaux entrants) ce qui amplifiera le retour à l'excédent puisqu'elle se traduirait par des économies nettes de 2,3 milliards entre 2019 et 2021.

Le durcissement des règles d'indemnisation provoquera des dépenses moindres de 3,4 milliards, comme le voulait le gouvernement. Mais il faut soustraire les dépenses nouvelles liées à l'indemnisation des démissionnaires ayant un projet professionnel et des indépendants (880 millions). En outre, la contribution de l'Unédic à Pôle emploi va être augmentée de 10 à 11% de ses ressources.

Depuis 2019, les ressources du régime ont une double origine: les cotisations patronales (4,05% sur le salaire brut dans le secteur privé, environ 25 milliards) et la CSG (1,47% sur les revenus d'activité, 14 milliards) qui a remplacé les cotisations salariales.

L'impact du "bonus-malus" sur les cotisations sera neutre

La mise en place d'un "bonus-malus" sur les cotisations de certains secteurs d'activité abusant des contrats courts n'aura pas d'impact sur les recettes dans la mesure où il est conçu pour être financièrement neutre. Les redistributions entre entreprises se feront au sein d'un même secteur.

La taxe de 10 euros sur les CDDU (des CDD ultra flexibles), qui doit être votée dans le budget 2020, entrainera environ 40 millions d'euros de recettes. Les 3 à 4 millions de CDDU d'intermittents du spectacle sont épargnés par cette taxe mais ont une surcontribution qui rapportera 10 millions.

L'Unedic précise que l'impact de la réforme s'entend "hors effets de comportement". En effet, "les nouvelles règles d'indemnisation modifieront sans aucun doute progressivement les comportements des demandeurs d'emploi, des salariés et des entreprises mais ils sont difficilement estimables ex ante", juge-t-elle.

Frédéric Bergé avec AFP