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Amaigrie, l'intersyndicale voit plus large que les retraites

Manifestation à Nantes. Cinq syndicats ont appelé à prolonger la mobilisation contre la réforme des retraites, préférant faire vivre un mouvement social affaibli que d'abandonner la rue avant de nouvelles négociations. /Photo prise le 23 novembre 2010/REU

Manifestation à Nantes. Cinq syndicats ont appelé à prolonger la mobilisation contre la réforme des retraites, préférant faire vivre un mouvement social affaibli que d'abandonner la rue avant de nouvelles négociations. /Photo prise le 23 novembre 2010/REU - -

PARIS (Reuters) - Cinq syndicats appellent à prolonger mardi la mobilisation contre la réforme des retraites, préférant faire vivre un mouvement...

PARIS (Reuters) - Cinq syndicats appellent à prolonger mardi la mobilisation contre la réforme des retraites, préférant faire vivre un mouvement social affaibli que d'abandonner la rue avant de nouvelles négociations.

Il s'agira de la neuvième journée d'action sur ce dossier depuis la rentrée, quatre d'entre elles ayant rassemblé chacune environ trois millions de personnes selon les syndicats.

"Même promulguée, la réforme des retraites reste injuste et inefficace" : tel est le mot d'ordre général d'une journée d'action dont le but sera surtout de continuer à exprimer un bouillonnement social que les syndicats jugent encore présent.

Après une mobilisation en baisse le 6 novembre dernier - entre 375.000 et 1,2 million de manifestants selon les sources - le nombre de manifestants devrait encore chuter mardi. La CGT annonce 200 rassemblements, un chiffre inférieur à celui des précédentes journées.

L'intersyndicale n'appelle pas à la grève et laisse aux organisations locales le choix des modalités d'actions.

À Paris, un cortège fera le court trajet entre Opéra et la place de la Bourse, où les manifestants tenteront de former une chaîne humaine autour du palais Brongniart.

À la SNCF, seul Sud-Rail a déposé un préavis de grève. Aucune perturbation n'est prévue à la RATP, où des préavis de grève illimitée courent depuis le mois dernier.

Des préavis de grève ont été déposés dans les transports publics de 19 villes, a dit l'Union des transports publics.

NÉGOCIATIONS À VENIR

L'intersyndicale, emmenée par le duo CGT-CFDT, a fait le maximum pour rester unie au-delà de la promulgation de la réforme des retraites, qui a eu lieu le 10 novembre.

Mais la CFE-CGC et la CFTC ne participeront pas à la journée de mardi, ni Force ouvrière (FO). "Je ne pense pas que demain sera de nature à changer quoi que ce soit" sur les retraites, a dit Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, sur BFM.

La réforme porte l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans et l'âge de départ sans décote de 65 à 67 ans.

Les syndicats signataires de l'appel à la mobilisation ne tiennent pas exactement le même discours avant cette journée.

Pour la CFDT, on reparlera des retraites en 2013, année prévue dans la loi pour un nouveau débat sur le système. Dans son tract appelant à manifester, la centrale de François Chérèque cite désormais l'emploi, les conditions de travail et la justice sociale.

La dirigeante de la FSU, Bernadette Groison, évoque la défense du service public et "des questions sociales majeures souvent liées entre elles".

À l'inverse, pour la CGT comme pour Solidaires, "la question centrale reste celle des retraites", dont les mesures d'âge n'entreront en vigueur qu'en juillet prochain.

"Nous on considère à la CGT que ce dossier n'est pas clos", a dit à Reuters la secrétaire confédérale Nadine Prigent.

Des négociations sur les retraites complémentaires, qui concernent tout le secteur privé, s'ouvriront vendredi et remettront sur la table la question des retraites, rappelle-t-elle. Une renégociation sur l'indemnisation du chômage s'ouvrira également début 2011.

"Les syndicats ne peuvent pas laisser suspendu ce mouvement social", dit Nadine Prigent, jugeant qu'il est du devoir des syndicats de rappeler au patronat et au nouveau ministre du Travail, Xavier Bertrand, que les manifestations ont été d'une ampleur inégalée depuis 1995.

Clément Guillou, édité par Yves Clarisse