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Élisabeth Borne martèle que la réforme de l'assurance-chômage est "nécessaire"

Invitée ce dimanche de BFM Politique, la ministre du Travail revient sur la philosophie du gouvernement pour sa réforme de l'assurance chômage qui revient sur la table malgré le front uni des syndicats.

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, va réunir une dernière fois mardi les partenaires sociaux sur la réforme controversée de l'assurance-chômage, malgré le "profond désaccord" réaffirmé par les syndicats. Une réforme que la ministre juge "nécessaire" sur la plateau de BFM Politique ce dimanche, notre invitée expliquant qu'elle "lutte contre la précarité, notamment les recours excessifs aux contrats courts" et présente un "enjeu d'équité".

Le coeur de la réforme concerne évidemment les conditions d'accès aux allocations (6 mois de travail dans les 24 derniers mois au lieu de 4) et le calcul du montant droits qui pourrait provoquer une baisse du montant des allocations versées pour 40% des bénéficiaires selon les calculs de l'Unedic.

"Il faut être conscient que dans le système actuel, vous avez peut-être des allocations plus élevées mais comme le capital est le même, vous les avez pendant moins longtemps, est-ce que c'est mieux, dans la conjoncture actuelle, que d'avoir une allocation un peu plus basse pendant plus longtemps. Moi je ne pense pas", justifie Elisabeth Borne.

Dans un rare communiqué commun, les cinq organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et FO) ont réaffirmé leur "profond désaccord avec le principe fondateur de cette réforme selon laquelle la baisse des allocations chômage inciterait à un retour plus rapide à l'emploi".

Pour convaincre, la ministre insiste sur la flexibilité de la réforme avec "une clause de retour à meilleure fortune". En clair, que certains paramètres (conditions, calcul des allocations) évoluent en fonction de la situation du marché du travail.

"Ca me paraît logique qu'on tienne compte du marché du travail pour définir les règles de l'assurance chômage. Quand le marché du travail est plus dynamique, on peut considérer que c'est logique que les règles ne soient pas les mêmes que quand la situation est dégradée. C'est bien la logique qu'on a proposée aux partenaires sociaux."

Reste la question de l'évaluation de cette situation? Qui en décidera et sur quels critères? "Il faut qu'on ait des indicateurs, ça fait partie des sujets dont on discute depuis ces dernières semaines, il faut qu'on ait des règles sur le nombre des recrutements, sur la situation des demandeurs d'emploi... Tenir compte de la conjoncture, ça me semble tout simplement logique", conclut la membre du gouvernement sur notre plateau.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business