Vin: "entre 10 et 15%" des entreprises en difficulté selon le président des Vignerons indépendants

Invité de Good Evening Business, Jean-Marie Fabre appelle le gouvernement à "alléger temporairement la pression des encours" qui pèsent sur un secteur viticole dont 60% du chiffre d'affaires provient de TPE et PME.

Les vignerons français ne sont pas encore complètement sortis de la crise. Avec des exportations chiffrées à 18 milliards d'euros et un excédent commercial qui atteint 15,5 milliards d'euros, le secteur viticole se place juste derrière l'aéronautique sur ces deux indicateurs de performance. Pourtant, le président des Vignerons indépendants de France rappelle qu'il s'agit d'"une profession qui a connu une succession de crises multifactorielles, géopolitiques, climatiques, économiques et aujourd'hui inflationnistes." "Nos entreprises sont aujourd'hui hyper fragilisées notamment parce que l'augmentation des charges et l'inflation ont réduit la totalité de nos marges", a expliqué Jean-Marie Fabre sur le plateau de BFM Business ce vendredi.

"Entre 10 et 15% de nos entreprises sont dans l'incapacité de 'mettre le kérozène dans leur avion' et l'avion est important car c'est une myriade de TPE et PME qui représentent 60% du chiffre d'affaires du secteur, un secteur clé pour les territoires concernés et l'économie française."

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Des PGE transformés en prêts bonifiés

Le représentant des vignerons indépendants a également insisté sur les quelque 600.000 emplois directs et indirects que représente le secteur dans les 22.000 communes qu'il couvre sur 66 départements différents: "Dans nos territoires viticoles, nous sommes le premier employeur de France derrière la fonction publique et c'est un emploi non-délocalisable. Il y a donc un double enjeu de performance sur les territoires français et du rayonnement et de la performance économique de la France."

Jean-Marie Fabre a ainsi évoqué son échange avec le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et la ministre déléguée chargée entre autres des PME Olivia Grégoire, présents vendredi au salon des Vins des Vignerons indépendants à Paris. "Nous leur avons dit qu'il fallait que la France soit au rendez-vous face à cette hyper fragilisation, a-t-il indiqué. Nous demandons d'alléger temporairement la pression des encours qui sont les nôtres pour oxygéner les trésoreries et continuer à dynamiser, via l'emploi et le business, l'ensemble du secteur." À cet égard, il s'est réjoui de la transformation des PGE accordés aux entreprises du secteur en prêts bonifiés, ce qui "permet d'allonger la dette dans le temps".

"On ne se soustrait pas à cette dette mais on la rend plus digeste. C'est un élément capital face à l'inflation et la diminution de nos marges."

Timothée Talbi