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Valéry Giscard d'Estaing: la France "risque de se retrouver dans la situation de la Grèce"

Selon l'ancien Président, la France pourrait être amenée à demander l'aide du FMI dans les semaines à venir.

Selon l'ancien Président, la France pourrait être amenée à demander l'aide du FMI dans les semaines à venir. - Stéphane de Sakutin - AFP

Valéry Giscard d'Estaing estime que la France pourrait bientôt se retrouver dans la situation de la Grèce, ce qui l'obligerait à demander l'aide du FMI. L'ancien Président plaide par conséquent pour la formation autour de l'euro d'un groupe d'une douzaine de pays dotés des mêmes règles budgétaires et fiscales.

L'ancien Président Valéry Giscard d'Estaing estime que la France "risque de se retrouver dans la situation qu'a connue la Grèce" et de devoir "demander l'aide du FMI", dans une interview publiée samedi 25 octobre dans Le Figaro.

Celui qui fut chef de l'Etat de 1974 à 1981, propose, avec le soutien d'Helmut Schmidt, chancelier allemand à la même époque, de former autour de l'euro un "ensemble homogène" d'une douzaine de pays dotés des mêmes règles budgétaires et fiscales, qu'il appelle "Europa".

Malgré une dette élevée, explique-t-il, "aujourd'hui nous sommes protégés par des taux d'intérêt très bas, mais c'est provisoire. La Fed (banque centrale américaine, ndlr) a annoncé son intention de relever ses taux d'intérêt dès que la conjoncture le permettra, probablement dans les 18 mois (...). Ce jour là, notre pays risque de se retrouver dans la situation de la Grèce. Les pouvoirs publics seront conduits à demander l'aide du FMI".

"Retrouver le fil du projet européen"

Selon Valéry Giscard d'Estaing, "le mécanisme de l'Europe a été disloqué avec le 'non' français au référendum de 2005". "Pour autant, les sondages l'attestent: une grande majorité de nos compatriotes ne veut en aucun cas abandonner l'euro! Nous devons prendre appui sur ce soutien de l'opinion pour retrouver le fil du projet européen initial avec ceux qui, parmi nos voisins, le veulent bien. Et laisser les autres vivre leur vie."

Feraient partie de cette union approfondie la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Espagne, le Portugal, l'Autriche, et "le moment venu la Pologne", précise-t-il, en ajoutant que "la participation de l'Irlande et de la Finlande peut être envisagée".

"Ces douze pays constitueraient un ensemble homogène que nous appellerons Europa. Son objectif est de compléter l'euro par une union budgétaire et fiscale, dotée à terme d'un Trésor public commun et d'un mécanisme de solidarité financière", détaille Valéry Giscard d'Estaing, qui défend cette thèse dans un livre "Europa-la dernière chance de l'Europe" (XO Editions), préfacé par Helmut Schmidt.

M. K. avec AFP