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Union européenne

Report du Brexit: Macron durcit le ton, Merkel arrondit les angles

Theresa May, a rencontré consécutivement mardi la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, pour qu'ils soutiennent sa nouvelle demande de report lors du sommet européen de mercredi

Theresa May, a rencontré consécutivement mardi la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, pour qu'ils soutiennent sa nouvelle demande de report lors du sommet européen de mercredi - Ludovic Marin - AFP

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens s'apprêtent à reporter une nouvelle fois la date du Brexit Et alors que le président français met la pression sur les Britanniques, Angela Merkel prône la souplesse. Quant à Donald Tusk, il plaide pour un report d'un an "maximum".

Alors que se profile mercredi un sommet européen de la plus haute importance, les discussions se poursuivent à Bruxelles entre les chefs d’États et de gouvernements européens pour savoir s’il faut accorder ou non au Royaume-Uni un nouveau report du Brexit. Un report qui pourrait conduire les Britanniques à participer aux prochaines élections européennes.

Fin mars, la Première ministre britannique Theresa May qui a engagé des discussions avec l’opposition travailliste pour faire ratifier l’accord de retrait avait réclamé une extension au 30 juin. Mais tous les États membres de l’UE ne semblent pas prêts à lui offrir ce cadeau sans garantie en contrepartie. À commencer par Emmanuel Macron qui se positionne depuis le début sur une ligne dure.

Pour Steven Mnuchin, les "Etats-Unis doivent se préparer à un 'Brexit dur'"

S'il ne s’oppose pas fondamentalement à un report, comme l’a rappelé l’Élysée ce mardi après-midi, le président français craint que le spectre du Brexit plane encore longtemps sur Bruxelles, retardant les travaux de l’Union. Par ailleurs, le Palais a ajouté que la prorogation d’un an envisagée par certains dirigeants paraissait "trop long".

C’est pourtant la proposition faite ce mardi par le président du Conseil européen Donald Tusk. Dans une lettre adressée aux 27 États-membres, il indique que "compte tenu des risques liés à un Brexit sans accord pour les citoyens et les entreprises des deux côtés de la Manche, je suis convaincu que nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter ce scénario". Et de plaider pour une extension n'excédant pas une année.

La chancelière allemande est sur une ligne plus conciliante. Angela Merkel a reçu ce mardi à Berlin son homologue britannique, Theresa May à qui elle a assuré qu'un "report jusqu'à début 2020" du Brexit était "possible", selon les propos rapporté par l'un des participants à cette réunion à laquelle était convié des membres de la CDU, le parti conservateur de la chancelière.

En fin de soirée (heure de Paris), le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a déclaré que les "Etats-Unis doivent se préparer à un 'Brexit dur'".

Paul Louis et Pascal Samama