BFM Business
Union européenne

Réforme de la zone euro: l'Eurogroupe parvient à un accord a minima

Mario Centeno, le président de l'Eurogroupe.

Mario Centeno, le président de l'Eurogroupe. - John Thys - AFP

Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord sur les premiers éléments de l'accord franco-allemand de juin, sans aller plus loin.

Après une nuit blanche de négociations, les 19 ministres des Finances ont trouvé un accord ce mardi matin sur la réforme de la zone euro. "Nous avons franchi une étape importante cette nuit qui renforcera considérablement la zone euro comme nous nous étions engagés à le faire", a réagi le français Bruno Le Maire.

Reprenant point par point l'accord franco-allemand de Meseberg, l'Eurogroupe a défini les modalités du "backstop", le filet de sécurité pour éviter les faillites bancaires en cas de crise. Celui-ci sera géré par le mécanisme européen de stabilité (MES) et entrera en vigueur au plus tard en 2024. Le calendrier peut être avancé si la réduction de risques (niveau de prêts toxiques dans le bilan des banques, taille de leur matelas financier pour absorber une crise...) est satisfaisante en 2020. Les 19 ont également avancé sur la réforme du MES, en approuvant l'accord avec la Commission européenne sur leurs missions respectives, pour éviter les doublons.

Discussions "particulièrement longues et compliquées"

Concernant la création d'un budget de la zone euro, "les discussions ont été particulièrement longues et compliquées", selon une source française. Dans sa lettre aux chefs d'État et de gouvernement, le président de l'Eurogroupe, le Portugais Mario Centeno, va demander leur "feu vert" pour travailler sur la définition et le calendrier de cet instrument.

Pour la première fois, les ministres se réfèrent explicitement au terme de "budget de la zone euro". Le volet "convergence" des économies a beaucoup avancé, en revanche le volet "stabilisation" qui suppose un partage des risques entre les pays ne suscitent pas l'unanimité des États membres, même si une "grosse majorité y est favorable", selon une source française.

"Nous avons enfin une vraie perspective pour la première fois d’un budget de la zone euro, avec des fonctions de convergence et de compétitivité et nous continuons à travailler sur sa fonction de stabilisation", a déclaré Bruno Le Maire.

J.C.C.