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Union européenne

Première mondiale: au Luxembourg les transports publics deviennent gratuits

Quelque 40% des ménages luxembourgeois sont concernés par la mesure de gratuité des transports du Grand-Duché, dont l'impact est estimé à environ 100 euros d'économie par foyer et par an.

Quelque 40% des ménages luxembourgeois sont concernés par la mesure de gratuité des transports du Grand-Duché, dont l'impact est estimé à environ 100 euros d'économie par foyer et par an. - John Thys-AFP

Le Luxembourg passe, ce samedi, aux transports publics gratuits, une première mondiale à l'échelle d'un pays. Seules exceptions: le train restera payant en première classe de même que des services de bus nocturne à la demande. Cette gratuité profitera aux frontaliers français qui travaillent dans le Grand-Duché et voyagent en train.

Alors qu'en France, la gratuité des transports publics fait partie des débats de la campagne pour les élections municipales, cette mesure est appliquée à l'échelle d'un pays voisin, le Luxembourg. "L'introduction de la gratuité des transports publics est une mesure sociale importante", souligne le ministre luxembourgeois de la mobilité, l'écologiste François Bausch, mesure appliquée dès ce samedi 29 février dans tout le Grand-Duché.

Quelque 40% des ménages luxembourgeois sont concernés par cette mesure dont l'impact est estimé à environ 100 euros d'économie par foyer et par an.

Pour parvenir à cette "révolution", le Grand-Duché compte investir massivement dans des projets destinés à améliorer les infrastructures de transport. Pour le train, 3,2 milliards d'euros sont prévus pour accroître les capacités du réseau ferroviaire jusqu'en 2027, après 2,8 milliards d'euros entre 2008 et 2019.

La vente de billets ne rapportait que 41 millions d'euros

Cette mesure de gratuité sera financée par l'impôt, la vente des billets et abonnements rapportant seulement 41 millions d'euros chaque année alors que les transports publics (trains, bus, tramway...) coûtent déjà 800 millions d'euros au budget du Grand-Duché.

Par voie de conséquence, les distributeurs de billets disparaissent mais dans les gares, des points de vente destinés aux tickets internationaux -qui tiendront compte de la gratuité dans le Grand-Duché- et de première classe vont rester en place. Seules exceptions, le train restera payant en première classe de même que certains services de bus à la demande organisés en service nocturne par les municipalités.

Le gouvernement luxembourgeois prévoit aussi de doubler le nombre de places dans les parking relais, d'adapter les lignes de bus, de fournir des informations en temps réel aux voyageurs, de doubler le nombre de points de recharge pour les véhicules électriques, d'améliorer les pistes cyclables, d'étendre le réseau de tramway et d'utiliser une troisième voie sur les autoroutes, dédiée au covoiturage.

Une aubaine pour les frontaliers qui voyagent en train

La gratuité des transports publics luxembourgeois est aussi une aubaine pour certains des quelque 100.000 transfrontaliers français qui rejoignent chaque jour le Luxembourg pour y travailler. Tout comme la population résidente, ils utilisent majoritairement la voiture pour se rendre au travail mais ils seraient plus de 10.000 à emprunter le train quotidiennement, la gratuité côté luxembourgeois ayant pour conséquence de faire baisser leur abonnement.

Ce plan ne fait pas pour autant l'unanimité dans ce petit pays prospère de 610.000 habitants où la voiture demeure le moyen de transport le plus utilisé. Quelque 47% des déplacements professionnels sont effectués en voiture au Luxembourg.

"On a investi durant des années dans la construction de routes. Le gouvernement fait des efforts, mais on a un énorme retard en ce qui concerne le développement des transports en commun", explique Blanche Weber, présidente du Mouvement écologique luxembourgeois, une association environnementale. Pour cette responsable, "l'amélioration de l'offre" est plus importante que la gratuité.