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Union européenne

L'UE et le Mercosur trouvent un accord sur un traité commercial

L'accord inclut notamment l'importations de viande bovine sud-américaine

L'accord inclut notamment l'importations de viande bovine sud-américaine - JEFF PACHOUD / AFP

Vingt ans après le début des négociations, l'Union européenne et les pays du Mercosur sont parvenus à trouver un accord sur un traité commercial. Il s'agit de l'un des plus vastes accords conclu par l'UE avec plus de 770 millions de consommateurs concernés et 18.000 milliards d'euros de PIB.

L'Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) se sont entendus ce vendredi sur un vaste accord commercial qu'ils négociaient depuis 20 ans, ont annoncé les négociateurs.

Le Brésil s'est félicité dans un communiqué de cet accord qualifié d'"historique". L'Argentine a, pour sa part, évoqué un accord "sans précédent". L'UE n'a pas encore réagi. "Nous avons un accord", avait affirmé une source proche des négociations, sans détailler toutefois le compromis atteint vers 18H30 (16h30 GMT).

Les négociateurs européens et sud-américains étaient entrés mercredi soir à Bruxelles dans la toute dernière ligne droite des discussions, avec l'objectif de s'entendre enfin sur cet accord, dans un contexte mondial déstabilisé par la politique commerciale offensive du président américain, Donald Trump. L'annonce de l'accord intervient d'ailleurs au moment où les dirigeants des plus puissantes économies du monde sont réunis à Osaka, au Japon, pour un sommet du G20.

Inquiétude des agriculteurs

L'accord, un des plus vastes jamais conclu par l'UE avec plus de 770 millions de consommateurs concernés et 18.000 milliards d'euros de PIB, suscite cependant la profonde inquiétude des agriculteurs européens, qui craignent une concurrence jugée déloyale, ainsi que des ONG, préoccupées par ses conséquences pour le climat.

De sources concordantes, les Européens attendaient des avancées du côté du Mercosur en matière d'indications géographiques protégées et surtout sur l'ouverture de leur secteur automobile. À l'inverse, les Sud-Américains espéraient un plus grand accès au marché européen pour leur production agricole, en particulier leur boeuf.

Les agriculteurs européens n'ont cessé de protester ces derniers mois contre l'accord dans certains Etats membres. La semaine passée, le président français, Emmanuel Macron, et ses homologues irlandais, polonais et belge ont d'ailleurs exprimé auprès de la Commission leur "profonde préoccupation" sur les conséquences de cet accord sur leur agriculture. Quelques jours plus tard, un autre groupe de pays - Allemagne, Pays-Bas, Espagne, République tchèque, Portugal, Lettonie et Suède - ont exhorté Bruxelles à conclure cet "accord historique".

Les ONG et associations dénoncent la situation au Brésil 

L'accord a aussi été attaqué récemment dans une lettre ouverte par 340 ONG européennes et sud-américaines, dont Greenpeace ou Friends of the Earth, sur deux autres fronts: l'environnement et les droits de l'Homme. Ces organisations condamnent "la détérioration des droits humains et de la situation écologique au Brésil" depuis l'investiture en janvier du président d'extrême droite, Jair Bolsonaro.

Le compromis négocié par la Commission doit maintenant être approuvé par les 28 Etats membres. Si tel est le cas, le texte devra ensuite être validé par le Parlement européen. L'UE et le Mercosur ont échangé en 2018 pour près de 88 milliards d'euros de marchandises.

P.L avec AFP