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Union européenne

Industrie européenne: Ursula von der Leyen défend un fonds de souveraineté de l'UE

La cheffe de l'exécutif souhaite que ce dispositif permette de conserver les projets industriels européens face aux importantes subventions américaines ou encore chinoises dans un contexte de crise énergétique.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a réaffirmé mardi à Davos son soutien à un "fonds de souveraineté européen" pour soutenir l'industrie de l'UE face à la flambée des prix de l'énergie et aux aides d'État chinoises et américaines. "A moyen terme, nous allons préparer un fonds de souveraineté européen dans le cadre de l'examen à mi-parcours de notre budget qui aura lieu dans le courant de l'année", a déclaré la responsable lors de la première journée de débats organisés par le Forum économique mondial (WEF), sans toutefois préciser comment ce fonds serait financé.

"Il s'agit d'une solution structurelle qui permettra d'accroître les ressources disponibles pour la recherche en amont, l'innovation et les projets industriels stratégiques essentiels pour atteindre l'objectif de zéro émission nette" de CO2, a poursuivi la cheffe de l'exécutif européen.

"Mais parce que cela prendra du temps, nous chercherons une solution de transition pour fournir un soutien rapide et ciblé là où il est le plus nécessaire. A cette fin, nous travaillons d'arrache-pied à une évaluation des besoins", a-t-elle ajouté.

Rendez-vous décisif dans trois semaines

L'idée d'un fonds de souveraineté, reposant sur des financements mutualisés à l'échelle de l'UE, avait déjà été formulée par Ursula von der Leyen mais se heurte à l'hostilité de nombreux pays membres, dont l'Allemagne, des contributeurs nets au budget européen inquiets de voir encore enfler leur facture. La présidente de la Commission européenne s'était montrée évasive vendredi lors d'une visite en Suède, un pays idéologiquement hostile aux interventions étatiques, qui occupe jusqu'en juin la présidence du Conseil de l'UE.

Dans un premier temps, l'argent européen devrait se limiter à la réallocation de fonds existants, reconnaissent des diplomates. Les Vingt-Sept cherchent à se coordonner avant un sommet européen des chefs d'État et de gouvernement les 9 et 10 février, et ont mandaté la Commission européenne pour faire des propositions d'ici à la fin janvier.

Simplification des règles en matière d'aides d'Etat

A Davos, Ursula von der Leyen a aussi réaffirmé que la Commission proposerait "d'adapter temporairement (ses) règles en matière d'aides d'Etat afin d'accélérer et de simplifier les choses".

"Les calculs seront plus faciles. Les procédures, plus simples. Les approbations, accélérées", a précisé la responsable allemande, alors que plusieurs Etats, dont la France, réclament un assouplissement supplémentaire du cadre réglementaire extrêmement strict encadrant les aides publiques dans l'UE.

Ursula von der Leyen s'est cependant inquiétée mardi d'une possible "fragmentation" du marché européen, relevant que "seuls quelques Etats membres" ont les marges budgétaires suffisantes pour recourir aux aides publiques, avec le danger d'une course aux subventions profitant aux pays les plus grands et les plus riches. C'est pour cette raison que "nous devons augmenter le financement de l'UE", a-t-elle insisté.

TT avec AFP