Européennes: "Moi, président", Martin Schulz lance la campagne à Paris

Le candidat allemand des sociaux-démocrates européens a lancé jeudi à Paris sa campagne devant les militants socialistes. Il avait été précédé à la tribune par le nouveau patron du PS Jean-Christophe Cambadélis.

"Moi, président de la Commission " européenne. Martin Schulz, européen convaincu de 58 ans, avenant mais aussi autoritaire, fonceur et sans langue de bois, a, avec humour, repris à son compte dans un discours en français limpide, la figure de style qu'avait utilisée François Hollande lors de son débat télévisé contre Nicolas Sarkozy en 2012, lors de la présidentielle.

Le candidat allemand des sociaux-démocrates européens a lancé jeudi à Paris sa campagne devant les militants socialistes. Accueilli aux cris de "Martin, président!" par les quelques 2.000 militants venus de toute l'Europe, celui qui aspire à succéder à José Manuel Barroso après le scrutin du 25 mai a décliné le programme du Parti socialiste européen (PSE).

"Mon principal combat sera de recréer les conditions de la croissance", a-t-il dit, s'engageant également sur un SMIC européen proportionnel au PIB de chaque pays, la lutte contre le dumping social et fiscal au sein même de l'Europe, une "charte des droits numérique pour défendre les droits individuels des citoyens en Europe" et la "fin des disparités salariales femme-homme".

Taubira, Martin, Moscovici et Désir en soutien

"L'Europe est en danger", avait mis en garde à la tribune Jean-Christophe Cambadélis, le nouveau patron du PS, désignant le "bilan calamiteux" de la direction actuelle de l'Europe ainsi que "le vent mauvais de l'europhobie", attisé notamment par "la bête immonde" du nationalisme.

Au "peuple de gauche", il a demandé "de ne pas se tromper de colère : ce n'est pas l'Europe le problème mais le Parti populaire européen (droites) qui a gouverné l'Europe" ces dernières années.

Le principal adversaire de Martin Schulz devrait être le Luxembourgeois Jean-Claude Junker, le candidat des droites européennes. Derrière le slogan "mon candidat c'est Martin Schulz", les socialistes et leurs alliés du PRG parmi lesquels figuraient toutes les premiers de liste de chaque circonscription dont l'ex-syndicaliste Edouard Martin mais aussi la ministre de la Justice Christiane Taubira, l'ex-ministre Pierre Moscovici, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Harlme Désir espèrent que le candidat allemand parviendra à incarner une élection qui s'annonce difficile.

Les récents sondages donnent le PS en troisième position, derrière le FN et l'UMP le 25 mai. Certains craignent même que les écologistes passent devant.

S.A. avec AFP