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Union européenne

Dispositifs médicaux: la Chine accuse l'UE de "protectionnisme" après l'ouverture d'une enquête sur les marchés publics

Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise, le 8 août 2022

Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise, le 8 août 2022 - NOEL CELIS / AFP

L'Union européenne (UE) a ouvert ce mercredi 24 avril une enquête sur les marchés publics chinois de dispositifs médicaux, soupçonnant des pratiques "discriminatoires" contre ses produits.

La contre-attaque chinoise. Pékin a accusé l'UE de "protectionnisme" en réponse à l'annonce mercredi par Bruxelles d'une enquête sur les marchés publics chinois de dispositifs médicaux, au motif de soupçons de pratiques "discriminatoires" contre les produits européens.

"L'UE se présente toujours comme le marché le plus ouvert du monde, mais tout ce que le monde extérieur voit, c'est qu'elle s'oriente progressivement vers le protectionnisme", a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, en réaction à l'ouverture de cette enquête.

Les entreprises chinoises pénalisées?

Bruxelles a indiqué mercredi soupçonner la Chine de favoriser les fournisseurs locaux sur le marché des dispositifs médicaux, via notamment la politique "acheter en Chine", selon l'avis d'ouverture de l'enquête publié au journal officiel (JO) de l'UE.

Si ces mesures discriminatoires présumées ne cessent pas, la procédure permettra à l'UE de pénaliser les entreprises chinoises dans les appels d'offre européens.

"Nous demandons instamment à l'Europe de tenir sa promesse d'ouverture du marché et de concurrence loyale, de respecter les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce NDLR) et de cesser d'utiliser la moindre excuse pour supprimer et restreindre" l'accès aux entreprises chinoises, a martelé le porte-parole.

"L'UE a souvent utilisé sa boîte à outils commerciale et ses mesures d'aide au commerce, mais celles-ci ne font qu'envoyer des signaux protectionnistes, ciblent les entreprises chinoises et nuisent à l'image de l'UE", a-t-il estimé.

Fin de l'enquête d'ici neuf mois

Bruxelles accuse le géant asiatique de "favoriser l'acquisition de dispositifs médicaux et de services médicaux nationaux", de "restreindre l'achat de marchandises importées" et d'imposer dans ses procédures d'achats centralisés de dispositifs médicaux "des conditions conduisant à des offres (de prix) anormalement basses qui ne peuvent être supportées par des entreprises à but lucratif", selon l'avis publié mercredi.

Ces "mesures et pratiques restrictives à l'importation désavantagent de manière significative et systémique" les entreprises de l'Union européenne, estime la Commission européenne.

L'enquête devra désormais établir les faits dans un délai de neuf mois. La procédure prévoit des consultations avec les autorités chinoises pour qu'elles consentent à ouvrir leur marché.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV