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Bruxelles veut créer une agence européenne contre le blanchiment d'argent

L’Union européenne se dit prête à « dépenser autant que nécessaire » afin de soutenir le gouvernement irlandais face à toutes perturbations des échanges commerciaux.

L’Union européenne se dit prête à « dépenser autant que nécessaire » afin de soutenir le gouvernement irlandais face à toutes perturbations des échanges commerciaux. - Pixabay

La Commission européenne souhaite créer une agence contre le blanchiment d'argent, qui sera notamment chargée de superviser et coordonner les autorités nationales.

La Commission européenne a annoncé mardi qu'elle souhaitait créer une agence contre le blanchiment d'argent dans le cadre de propositions législatives destinées aussi à mieux lutter contre le financement du terrorisme, après plusieurs scandales ayant impliqué des banques de l'UE.

Cette nouvelle entité sera notamment chargée de superviser et coordonner les autorités nationales. "L'objectif est d'améliorer la détection des transactions et activités douteuses et de combler les failles utilisées par les criminels", a expliqué la Commission dans un communiqué.

La nouvelle agence emploiera environ 250 personnes. Elle devrait être opérationnelle à partir de 2024. Les règles européennes contre le blanchiment "sont parmi les plus strictes au monde, mais elles doivent maintenant être appliquées de manière cohérente et faire l'objet d'une surveillance étroite pour s'assurer qu'elles sont réellement efficaces", a expliqué le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis.

Ce projet avait été annoncé il y a un an, après plusieurs scandales. Parmi eux, celui lié à Danske Bank, au coeur d'une affaire de blanchiment d'environ 200 millards d'euros entre 2007 et 2015 via sa filiale estonienne, une affaire qui a aussi éclaboussé la Deutsche Bank.

Des affaires qui pèsent 1% du PIB de l'UE

Les affaires ont souvent concerné des filiales de banques basées dans les États baltes de l'UE utilisées par des Russes fortunés pour des transactions douteuses. La troisième plus grande banque de Lettonie, ABLV, avait été fermée en 2018 après avoir été accusée de blanchiment au profit de clients russes et de violation des sanctions contre la Corée du Nord.

Le mois dernier, les bureaux de Nordea au Danemark ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête sur le blanchiment de capitaux. "Chaque nouveau scandale de blanchiment est un scandale de trop", a affirmé Valdis Dombrovskis.

Les activités financières suspectes pèsent environ 1% du PIB de l'UE, soit quelque 130 milliards d'euros, selon l'agence européenne de police Europol.

"L'ampleur du problème ne peut être sous-estimée et les failles que les criminels peuvent exploiter doivent être comblées", a déclaré la commissaire européenne aux services financiers, Mairead McGuinness. "Il ne suffit plus que les États membres fassent séparément ce qu'ils font, il faut une supervision et une coordination actives", a-t-elle expliqué.
P.D. avec AFP