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Union européenne

Bruxelles donne son feu vert au paiement à l'Italie de fonds du plan de relance

La Commission européenne a donné vendredi son feu vert au paiement à l'Italie de la troisième tranche de fonds du plan de relance.

La Commission européenne a donné vendredi son feu vert au paiement à l'Italie de la troisième tranche de fonds du plan de relance. - Kenzo TRIBOUILLARD © 2019 AFP

Le versement de la troisième tranche de 19 milliards d'euros d'aide à l'Italie avait été suspendu par Bruxelles en attendant des clarifications sur l'affectation des fonds et l'atteinte des objectifs.

La Commission européenne a donné vendredi son feu vert au paiement à l'Italie de la troisième tranche de fonds du plan de relance, gelée depuis plusieurs mois par Bruxelles dans l'attente de clarifications.

Bruxelles a également approuvé les modifications proposées par le gouvernement de Giorgia Meloni concernant la quatrième tranche, qui doit être déboursée cette année.

"L'Italie a accompli des progrès considérables dans la mise en oeuvre de réformes et d'investissements", prévus par le plan de relance, a commenté la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, citée dans un communiqué.

"Je suis très satisfaite de la décision prise aujourd'hui par la Commission de débourser la troisième tranche du plan de relance et d'approuver les modifications proposées par le gouvernement pour la quatrième tranche", a déclaré pour sa part Mme Meloni dans un communiqué.

35 milliards d'euros d'aide en 2023

"C'est un grand résultat qui permettra à l'Italie de recevoir les 35 milliards prévus en 2023", a-t-elle ajouté.

Le versement de la troisième tranche de 19 milliards d'euros d'aide à l'Italie avait été suspendu par Bruxelles en attendant des clarifications sur l'affectation des fonds et l'atteinte des objectifs. Avec les modifications proposées par Rome, la troisième tranche sera réduite à 18,5 milliards d'euros, tandis que la quatrième montera de 16 à 16,5 milliards.

Rome renonce ainsi à 500 millions d'euros de la troisième tranche, qui seront récupérés dans la quatrième tranche, le gouvernement italien ayant reporté l'objectif de construction de cités universitaires avec la création de 7.500 lits supplémentaires pour les étudiants.

Première bénéficiaire du plan européen post-pandémie, l'Italie devrait encaisser 191,5 milliards d'euros d'ici à 2026, mais elle est à la traîne sur les réformes à mener en échange de l'aide.

Une modification critiquée par l'opposition

Rome souhaite par ailleurs apporter d'autres modifications à son plan de relance, proposant à Bruxelles des changements sur 144 des 349 projets devant être encore réalisé dans le cadre de ce plan d'ici 2026. Les 144 modifications à discuter avec Bruxelles concernent essentiellement des aspects administratifs et techniques, mais neuf d'entre-elles, pour un montant global de 15,9 milliards d'euros, sont des projets simplement éliminés du plan de relance, Rome estimant qu'ils n'ont aucune chance d'être réalisés dans les délais prévus et préférant allouer ces sommes à d'autres projets réalisables.

L'opposition s'est immédiatement insurgée, l'une des mesures éliminées prévoyant 1,3 milliard d'euros pour la mise en sécurité du territoire contre les risques hydrologiques et géologiques, alors que la péninsule a été frappée ces derniers mois par de nombreuses inondations et intempéries qui ont provoqué des milliards d'euros de dégâts.

"Une insulte au pays", a dénoncé le Parti démocrate (PD, centre-gauche), tandis que le Mouvement 5 Etoiles (M5S, ex-anti système) a critiqué "le négationnisme climatique" du gouvernement.

Le ministre aux Affaires européennes, Raffaele Fitto, qui gère la mise en oeuvre du plan de relance, a assuré que les projets touchés par cette mesure seraient réalisés avec "d'autres fonds de financement", précisant que le gouvernement "n'éliminait aucun financement, ne coupait rien, réorganisait seulement".

NLC avec AFP