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Union européenne

Brexit: "Vu comment les choses tournent, le no deal est probable", selon Amélie de Montchalin

Pour la secrétaire d’État chargée des affaires européennes, des négociations sont toujours possibles avec le Royaume-Uni, "des discussions ont même lieu", explique-t-elle sur BFMTV-RMC. Mais en attendant, tout est fait pour se préparer à un no deal.

Le scenario d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord semble de plus en plus probable.

"Vu comment les choses tournent, le no deal est probable", affirme ce matin sur BFM TV-RMC Amélie de Montchalin, secrétaire d’État chargée des affaires européennes auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. "Le no deal est probable car c'est un choix des britanniques. C'est Boris Johnson et son parlement qui doivent décider souverainement ce qu'ils veulent faire", poursuit-elle.

Pour autant Amélie de Montchalin ne ferme pas la porte aux Britanniques, en espérant que des "négociations sont possibles, des discussions ont toujours lieu".

Et de rappeler que sa responsabilité "c'est que quel que soit le scenario choisi nous en France nous soyons préparés, qu'on ait protégé les citoyens".

"Nous responsables politiques, on est là pour parler des citoyens européens des citoyens français Si vous êtes une entreprise vous devez pouvoir continuer votre activité", insiste-t-elle.

La secrétaire d’État chargée des affaires européennes explique avoir travaillé avec les douaniers, les vétérinaires à Calais à Douves, à Boulogne pour se préparer à ce scenario. 

"A Calais chez Eurotunnel on a mis des grands parkings, des zones de contrôle vétérinaire. Il y a eu énormément d'investissement de l'administration, des douanes, de la police aux frontières, des infrastructures portuaires, des dockers", détaille la secrétaire d'Etat. 

La protection de l'espace européen se prépare aussi avec l'Irlande "car une fois que les choses sont en Irlande, elles sont partout en Europe", expose la secrétaire d'État. "Le vice-président irlandais est venu voir le premier ministre mercredi après-midi. On s'organise car on a un devoir de protection des citoyens et des entreprises", rappelle-t-elle.

Si la circulation et la protection des biens semble désormais bien cadrée, grâce au rétablissement des contrôles, celui des personnes reste à fixer.

"Sur les personnes c'est pas si clair parce que Theresa May avait dit les droits des citoyens, c'est la vie quotidienne de millions de personnes, on ne va pas tout changer du jour au lendemain. Boris Johnson nous dit des choses un peu différentes", tempère Amélie de Montchalin. 

Elle rappelle alors que les Français travaillant actuellement au Royaume-Uni doivent suivre une procédure, le Settled Status, pour y rester. Le site Brexit.gouv.fr a aussi été mis en place pour répondre aux interrogations autour du Brexit.