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Union européenne

Brexit/pêche: la France menace Londres de "mesures de rétorsion" si l'accord n'est pas mis en œuvre

Sur BFM Business ce mardi, Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes affirme que tant que l'accord du Brexit ne sera pas mis en place, l'Europe prendra "des mesures de rétorsion dans d'autres secteurs".

La France a menacé ce mardi le Royaume-Uni de "mesures de rétorsion" sur les services financiers si l'accord post-Brexit concernant la pêche n'est pas mis en œuvre.

Nous demandons tout l'accord, rien que l'accord, et tant qu'il ne sera pas mis en place (..) nous prendrons des mesures de rétorsion dans d'autres secteurs si c'est nécessaire", a déclaré Clément Beaune, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes sur notre antenne.

La veille, le secrétaire d'Etat et la ministre de la Mer, Annick Girardin, sont allés rencontrer les pêcheurs de Boulogne-sur-Mer, mobilisés la semaine dernière. Ils dénonçaient les importants retards pris dans la mise en place de l'accord de pêche post-Brexit conclu avec le Royaume-Uni, particulièrement concernant l'attribution des licences d'accès à la zone des 6-12 milles marins au large des côtes britanniques, où les pêcheurs européens se rendent traditionnellement.

"C'est donnant-donnant"

Clément Beaune et Annick Girardin leur ont annoncé le déblocage d'une enveloppe de 100 millions d'euros dans le cadre d'un plan d'accompagnement de la filière pêche post-Brexit, tout juste validé par Bruxelles.

Le Royaume-Uni attend de notre part un certain nombre d'autorisations sur les services financiers. Nous n'en donnerons aucune tant que nous n'aurons pas les garanties que sur la pêche et d'autres sujets, le Royaume-Uni respecte ses engagements, a ajouté Clément Beaune sur BFM Business. C'est donnant-donnant. Il faut que chacun respecte ses engagements sinon nous serons aussi brutaux et difficiles que nécessaire comme partenaires".

Le Royaume-Uni et l'Europe avaient conclu un accord commercial in extremis fin décembre. Le texte était entré en application provisoirement en janvier, mais le sursis s'achève vendredi. Le vote du texte aura lieu ce mardi soir, à l'issue d'un débat en plénière de 5 heures, mais son résultat, qui ne fait guère de doute, ne sera officiellement communiqué que mercredi à 9 heures (7h GMT).

Le scrutin sera accompagné du vote d'une résolution parlementaire non-contraignante, dans laquelle les élus qualifient le Brexit d'"erreur historique". Ils réclament aussi que le Parlement européen soit pleinement associé aux futurs échanges avec Londres sur la gouvernance de cet accord de 1250 pages, qui régit désormais les relations des deux côtés de la Manche, notamment au niveau commercial.

Sur le plan des échanges, les exportations européennes vers le Royaume-Uni ont reculé de 20,2%, quand les importations britanniques dans l'UE ont baissé de 47% au cours des deux premiers mois de 2021, selon Eurostat.

Pauline Dumonteil avec AFP