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Brexit: le chalutier britannique Cornelis, immobilisé depuis une semaine, a quitté Le Havre

Le chalutier écossais de pêche à la coquille Saint-Jacques "Cornelis-Gert Jan", sur le point de quitter le port du Havre, dans le nord de la France, le 3 novembre 2021

Le chalutier écossais de pêche à la coquille Saint-Jacques "Cornelis-Gert Jan", sur le point de quitter le port du Havre, dans le nord de la France, le 3 novembre 2021 - Sameer Al-DOUMY / AFP

Un chalutier écossais immobilisé en France depuis une semaine pour avoir pêché plus de deux tonnes de coquilles Saint-Jacques sans licence, a quitté le port du Havre.

Le chalutier écossais Cornelis Gert Jan, immobilisé en France depuis une semaine pour avoir pêché plus de deux tonnes de coquilles Saint-Jacques sans licence, a quitté le port du Havre peu après 18 heures, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le navire a largué les amarres après une décision de la cour d'appel de Rouen, qui l'a autorisé "à quitter immédiatement le Havre sans avoir à payer de caution", a indiqué l'avocat du capitaine Me Mathieu Croix. L'Etat avait demandé l'immobilisation du chalutier dans l'attente du versement d'une caution de 150.000 euros.

Construit en 1985, le navire écossais, un gros chalutier de près de 36 mètres de long pour huit mètres de large, avait été dérouté mercredi dans le cadre d'un durcissement des contrôles par les autorités françaises dans la Manche, alors que la France est en conflit avec le Royaume-Uni sur les licences de pêche post-Brexit.

"La cour a saisi notre argumentation et annulé la saisie. Le navire (était) libre de quitter immédiatement Le Havre sans avoir à payer de caution", a expliqué l'avocat. II s'exprimait quelques heures après une audience qui s'était tenue à huis clos mercredi à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rouen, en présence de son client Jondy Ward.

"La justice française est indépendante des pressions politiques"

Contactée par l'AFP, la cour d'appel n'a pas pu être jointe immédiatement pour confirmer cette décision de la chambre de l'instruction.

"C'est une bonne décision, de nature à faire baisser la tension", s'est félicité l'avocat. "La justice française est indépendante des pressions politiques" qui ont entouré ce dossier, a-t-il ajouté.

L'État, à travers la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), avait demandé l'immobilisation du chalutier dans l'attente du versement d'une caution de 150.000 euros. Elle avait pour objet de garantir la présence du capitaine qui doit comparaître le 11 août prochain pour répondre de l'accusation de pêche illégale.

Cette demande était "disproportionnée" par rapport à la valeur de la marchandise saisie, d'environ 5.000 euros selon l'avocat. Le capitaine encourt une amende de 75.000 euros et des sanctions administratives, selon le parquet.

P.D. avec AFP