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Union européenne

Brexit: la France prévient que les 27 n'auront "pas de nouvelle approche" mais restent "prêts à négocier"

Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes

Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes - MARTIN BUREAU

Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a fait savoir ce mardi que l'UE n'avait "pas de raison de changer" ses priorités.

Les Vingt-sept ne vont pas changer "d'approche", comme le réclame Londres, dans les négociations post-Brexit mais restent "prêts" à négocier si le Royaume-Uni l'est aussi, a averti ce mardi le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes. "Nous n'aurons pas de nouvelle approche", a déclaré Clément Beaune devant la Commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale, rejetant ainsi clairement une revendication du Premier ministre Boris Johnson.

Le chef du gouvernement britannique a conditionné vendredi la poursuite des négociations commerciales post-Brexit à "un changement fondamental d'approche" de la part des Européens, malgré la menace d'un "no deal" (non accord) le 1er janvier. "Nos priorités sont claires. Elles n'ont pas de raison de changer. Elles ont été communiquées de manière transparente, en toute bonne foi à nos partenaires de négociation", a poursuivi le secrétaire d'Etat français. "A eux de nous dire maintenant, au-delà de la tactique, s'ils veulent continuer à négocier. Nous y sommes prêts", a-t-il ajouté.

"Il ne faut pas céder à une tactique ou une technique d'intimidation"

Londres et Bruxelles ont poursuivi ce mardi leur partie de ping pong, s'appelant mutuellement à faire un pas l'un vers l'autre pour débloquer les négociations commerciales post-Brexit, plus enlisées que jamais. "Il ne faut pas céder à une tactique ou une technique d'intimidation. Le 'no deal' est plus douloureux pour les Britanniques que les Européens", a martelé Clément Beaune. "On se laisse souvent, c'est une spécificité des Européens dans les relations internationales (...) impressionner par notre partenaire ou notre adversaire", a-t-il relevé.

"Nous avons un marché qui est huit fois plus important que le marché britannique, nous Union européenne, donc le besoin est assez asymétrique", a-t-il poursuivi. Les discussions butent sur trois sujets: l'accès pour les Européens aux poissonneuses eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence, et la manière de régler les différends dans le futur accord.

"Il est hors de question que sur la bonne mine de notre partenaire, nous lui fassions confiance pour l'éternité pour respecter spontanément les mêmes exigences environnementales, sanitaires, réglementaires dans le domaine financier ou de protection des données que nous", a souligné Clément Beaune.

P.L. avec AFP