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Brexit: l'UE et le Royaume-Uni s'engagent à résoudre les tensions en Irlande du Nord

Une pancarte contre une frontière au sein du Royaume-Uni sur un poteau au port de Larne, en Irlande du Nord, le 2 février 2021.

Une pancarte contre une frontière au sein du Royaume-Uni sur un poteau au port de Larne, en Irlande du Nord, le 2 février 2021. - PAUL FAITH © 2019 AFP

Après des tensions récentes dans la province britannique, Londres et Bruxelles ont promis de limiter au maximum les conséquences du Brexit sur "la vie quotidienne des communautés tant en Irlande qu'en Irlande du Nord".

L'Union européenne et la Grande-Bretagne ont promis jeudi dans un communiqué commun de "ne pas ménager leurs efforts" pour trouver un compromis afin de régler les tensions post-Brexit dans la province britannique d'Irlande du Nord.

Après des "discussions franches mais constructives" à Londres, le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic et le ministre britannique Michael Gove se sont engagés, selon ce texte, à protéger l'accord de paix qui a mis fin à 30 ans de violences en Ulster, et à limiter au maximum les conséquences du Brexit sur "la vie quotidienne des communautés tant en Irlande qu'en Irlande du Nord".

Les deux responsables ont en outre promis de convoquer une nouvelle réunion du comité conjoint entre l'UE et le Royaume-Uni "au plus tard le 24 février". Officiellement sorti de l'Union européenne fin janvier 2020, le Royaume-Uni a quitté l'union douanière et le marché unique européens en janvier 2021, à la fin de la période de transition du Brexit.

Mais sa province d'Irlande du Nord continue elle à en faire partie, selon les termes du protocole spécifique négocié dans l'accord de divorce entre Londres et Bruxelles, qui introduit ainsi des contrôles sur le fret arrivant dans la province britannique en provenance de Grande-Bretagne. Cette solution a été adoptée pour éviter le retour d'infrastructures frontalières entre la province britannique et la République d'Irlande, points de frictions lors de trois décennies sanglantes entre unionistes et républicains qui ont pris fin en 1998.

Pénuries de marchandises

Mais les dirigeants unionistes, attachés au maintien de l'Irlande du Nord sous la couronne britannique, ont demandé dernièrement à ce que ce protocole soit abandonné, invoquant des pénuries de marchandises provenant de la Grande-Bretagne. A son arrivée à Londres, Maros Sefcovic avait indiqué que Bruxelles était "absolument déterminé" à faire appliquer l'accord post-Brexit pour l'Irlande du Nord, malgré certains appels à en édulcorer les termes, voire à l'abandonner complètement.

"L'UE fera tout son possible pour protéger la paix en Irlande du Nord, comme nous l'avons fait tout au long des dernières décennies et du processus Brexit", avait déclaré aux journalistes Maros Sefcovic, invitant le Royaume-Uni à respecter ses "engagements" dans la mise en oeuvre du protocole nord-irlandais qui va "dans les deux sens". "Tout en respectant les objectifs du protocole, nous sommes prêts à nous pencher sur ces problèmes liés à son démarrage", avait-il ajouté, rappelant que l'UE considérait "le protocole non pas comme un problème, mais comme une solution".

L'Union européenne avait en outre attisé la colère des unionistes en menaçant la semaine dernière d'utiliser l'article 16 du protocole, qui lui aurait permis de passer outre certaines dispositions après une querelle avec Londres au sujet de l'approvisionnement en vaccin britannique contre le Covid-19. Malgré une rapide volte-face après ce faux pas diplomatique, la menace a intensifié l'opposition au protocole nord-irlandais dans la province.

"C'est décevant que la Commission n'ait pas reconnu le choc et la colère" qu'a causé cette menace dans "la communauté d'Irlande du Nord", a déclaré jeudi un porte-parole de Downing Street, appelant à des "mesures urgentes" pour rétablir la confiance.

P.L. avec AFP