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Union européenne

Brexit: des membres du gouvernement britannique menacent de démissionner

Theresa May, Première ministre britannique, estime pouvoir éviter un report de la date du Brexit, prévu le 29 mars.

Theresa May, Première ministre britannique, estime pouvoir éviter un report de la date du Brexit, prévu le 29 mars. - Aris Oikonomou / AFP

Les secrétaires d'Etat chargés de l'Industrie, du Numérique et de l'Energie "implorent" Theresa May de s'engager à repousser la date du Brexit pour écarter le scénario d'une sortie brutale de l'Union européenne.

Les secrétaires d'Etat chargés de l'Industrie, Richard Harrington, du Numérique, Margot James, et de l'Energie, Claire Perry, "implorent" Theresa May, cheffe du gouvernement britannique, d'éviter coûte que coûte un hard Brexit, c'est-à-dire une sortie sans accord de l'Union européenne. Ils lui demandent de s'engager à étendre l'article 50 du Traité de l'UE, qui régit le départ d'un Etat membre.

"Cet engagement serait accueilli avec soulagement par une grande majorité de députés, d'entreprises et leurs employés", écrivent ces ministres favorables au maintien dans l'Union européenne, dans le tabloïd The Daily Mail. Si la dirigeante conservatrice ne leur fait pas cette promesse cette semaine, les trois membres du gouvernement menacent de démissionner "pour empêcher un désastre".

Ce mardi, ces membres du gouvernement ont menacé de démissionner si la Première ministre ne s'engage pas à repousser la date du Brexit pour écarter le scénario d'une sortie brutale de l'Union européenne. Selon The Daily Mail, 15 autres membres du gouvernement seraient prêts à faire de même pour empêcher un "no deal".

"Alors que le jour J approche, nous pensons que c'est notre devoir de faire quelque chose pour aider à empêcher une telle catastrophe", a expliqué Margot James à la BBC.

Le week-end dernier, trois ministres de premier plan avaient aussi plaidé pour un report du Brexit faute d'accord validé dans les temps par les députés britanniques. 

"un délai supplémentaire serait une solution rationnelle"

Le président du conseil européen Donald Tusk a précisé lundi qu'il avait discuté avec Theresa May du "contexte juridique et procédural d'une possible extension" d'un report de la date du Brexit, prévu le 29 mars. "Je pense que, compte tenu de la situation dans laquelle nous nous trouvons, un délai supplémentaire serait une solution rationnelle", a-t-il dit.

Mais la Première ministre britannique estime pouvoir éviter ce scénario. Provoquant une levée de boucliers au Royaume-Uni, Theresa May a différé dimanche "d'ici au 12 mars" un vote des députés britanniques sur l'accord de Brexit. Elle affirme vouloir se donner plus de temps pour tenter de renégocier le texte avec Bruxelles avant la date butoir.

Le Parti travailliste, principal parti d'opposition britannique, s'est dit prêt à soutenir un amendement proposant l'organisation d'un second référendum sur la sortie de l'UE afin d'éviter le Brexit "destructeur" des conservateurs, ajoutant de la pression sur les épaules de Theresa May. La cheffe du gouvernement réunit ses ministres mardi matin, avant de s'exprimer devant les députés à la mi-journée.

Pascal Samama avec AFP