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Union européenne

Brexit: ces entreprises françaises pénalisées par les nouvelles formalités administratives

Affectées par le retour des contrôles à la frontière, les entreprises françaises qui commercent avec le Royaume-Uni voient leurs coûts de transport bondir depuis le 1er janvier.

Une semaine après l’entrée en vigueur de l’accord commercial conclu entre Londres et Bruxelles, les entreprises font face aux premières conséquences directes du Brexit. Car le rétablissement des contrôles à la frontière le 1er janvier rend inévitablement les échanges moins compétitifs. Des grains de sable qui se sont notamment introduits dans la machine des professionnels français qui exportent et importent au Royaume-Uni.

Un coût de transport en hausse

C’est particulièrement vrai sur le marché des spiritueux, l’Ecosse étant un gros exportateur de whisky. Avec les frictions à la frontière, l’approvisionnement des revendeurs français est plus délicat, explique à BFM Business le directeur général de La maison du Whisky, Jean-François Briand. Pour une bouteille de Jura Seven Wood, il prévoit un coût de transport de 50 centimes, soit 10 centimes de plus que l’an passé.

C’est la facturation de nos transporteurs. Ils vont avoir plus de temps passé en déclaratif (…), et leurs chauffeurs mettront également plus de temps à traverser la frontière avec la production des documents douaniers. Tout cela génère plus de temps et le temps, c’est de l’argent", souligne Jean-François Briand.

"On va perdre à peu près 15% de notre marge avec la Grande-Bretagne"

Ces formalités administratives vont ralentir le commerce de la France avec le Royaume-Uni (50 milliards d'euros, soit 10% du commerce extérieur tricolore) et peser sur le PIB britannique et, plus marginalement, sur les économies européennes. Londres table pour sa part sur une perte de 4 points à terme par rapport au scénario dans lequel le Royaume-Uni serait resté dans l’UE.

La gestion des démarches administratives coûte aussi cher à Pierre Ancel, responsable logistique d’Ekosport, enseigne spécialisée en matériel sportif. Car même si les camions ne sont plus bloqués à la frontière, ses commandes à destination du Royaume-Uni ont déjà été divisées par deux. La faute au coût de la fin de la libre-circulation.

Il va y avoir, de manière générale, ente 10 et 20 euros supplémentaires par commande, ce qui est très important pour le client. On va perdre à peu près 15% de la marge qu’on réalise sur les ventes avec la Grande-Bretagne, et on ne va pas pouvoir tout imputer au client, sinon on sera trop cher et ils n’achèteront pas", conclut Pierre Ancel.
Thomas Schnell avec Paul Louis