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Transition écologique: les principales annonces de Macron

Emmanuel Macron a présenté la trajectoire pluriannuelle de l'énergie.

Emmanuel Macron a présenté la trajectoire pluriannuelle de l'énergie. - Ian Langsdon - AFP

Nucléaire, énergies renouvelables, carburant: le chef de l'État a présenté la programmation pluriannuelle de l'énergie ce mardi. Voici ce qu'il fallait en retenir.

"Fin du monde" ou "fin du mois", "nous allons traiter les deux", a assuré mardi Emmanuel Macron en pleine grogne des gilets jaunes, tout en annonçant une adaptation de la fiscalité des carburants aux fluctuations des cours mondiaux.

Lors d'un discours à l'Élysée pour la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie, le chef de l'État a en outre annoncé une "grande concertation de terrain sur la transition écologique et sociale", rassemblant associations, élus et "représentants des gilets jaunes" pour, "dans les trois mois qui viennent", élaborer des "méthodes d'accompagnement". Voici les autres annonces du président français.

Nucléaire

Emmanuel Macron a choisi la voie du compromis en annonçant jusqu'à six nouvelles fermetures de réacteurs nucléaires d'ici 2030, et un essor des énergies renouvelables.

Il a confirmé que la part du nucléaire serait ramenée à 50% de la production d'électricité à l'horizon 2035, contre un objectif initial de 2025 dans la loi de transition énergétique, déjà abandonné par le gouvernement car jugé impossible à atteindre.

"Concrètement, 14 réacteurs de 900 mégawatts seront arrêtés d'ici à 2035. Ce mouvement commencera à l'été 2020 avec l'arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim", a déclaré Emmanuel Macron. "Il restera alors à organiser la fermeture de 12 réacteurs entre 2025 et 2035: 4 à 6 réacteurs d'ici 2030, le reste entre 2030 et 2035", a-t-il poursuivi.

Les arrêts de réacteurs devraient avoir lieu parmi les plus anciens sites, soit: Tricastin (Drôme et Vaucluse), Bugey (Ain), Gravelines (Nord), Dampierre (Loiret), Blayais (Gironde), Cruas (Ardèche), Chinon (Indre-et-Loire) et Saint-Laurent (Loir-et-Cher).

C'est EDF, l'exploitant des 58 réacteurs actuellement en fonctionnement, qui devra fixer la liste précise mais il n'y aura "aucune fermeture complète des sites" parmi les 19 centrales, a assuré Emmanuel Macron.

Énergies renouvelables

Le soutien au développement des énergies renouvelables va de son côté passer de 5 milliards actuellement "à 7 à 8 milliards d'euros par an", a annoncé Emmanuel Macron.

Il a ainsi évoqué un triplement de l'éolien terrestre et une multiplication par cinq du photovoltaïque d'ici 2030. Concernant l'éolien en mer, le premier parc sera mis en service au large de Saint-Nazaire durant le quinquennat "et nous lancerons quatre nouveaux appels d'offres".

Les dépenses représenteront un total de 71 milliards d'euros de soutien aux énergies vertes (électriques, biogaz, chaleur renouvelable) sur 2019-2028, selon l'Élysée.

Taxe flottante

Le chef de l'État a annoncé que la fiscalité des carburants sera adaptée aux fluctuations des prix afin d'en limiter l'impact pour les Français qui utilisent beaucoup leur voiture, avec un mécanisme de neutralisation ponctuelle des hausses des taxes.

"Je refuse que la transition écologique accentue les inégalités entre territoires et rendent plus difficile encore la situation de nos concitoyens qui habitent en zone rurale ou en zone périurbaine", a-t-il déclaré.

Il souhaite "construire une méthode pour rendre plus intelligente" la taxe sur les carburants "aujourd'hui un peu aveugle". Il s'agirait de "permettre d'avoir tous les trimestres un rendez-vous qui permettent en quelque sorte d'atténuer l'effet pour nos concitoyens, s'il devait y avoir une envolée des cours mondiaux", a-t-il expliqué.

Haut conseil pour le climat

Emmanuel Macron a installé le Haut conseil pour le climat, composé d'experts qui produiront chaque année un "éclairage indépendant" sur la politique de la France en matière de lutte contre le changement climatique.

En compagnie d'une partie du gouvernement, le chef de l'État a réuni pour la première fois les membres de cette instance de 13 scientifiques, économistes et autres experts, présidée par la climatologue franco-canadienne Corinne Le Quéré.

Le rapport annuel du Haut conseil évaluera notamment "le respect de la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre" et la mise en oeuvre des mesures pour réduire ces émissions, selon l'Élysée.

Y.D. avec AFP