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Sophie Binet va rencontrer Elisabeth Borne pour "poser des exigences"

A l'instar de ses confrères, la secrétaire générale de la CGT va rencontrer Elisabeth Borne en bilatérale mercredi pour aborder les sujets des retraites et du travail. Pour Sophie Binet cependant, il ne s'agit pas de "discuter" mais de "poser des exigences."

Après quatre mois de bataille contre la réforme des retraites, les syndicats continuent leur mouvement contre le texte pourtant promulgué le mois dernier, avec une nouvelle journée de mobilisation prévue le 6 juin prochain. Les centrales vont également s'entretenir en bilatérale avec Matignon cette semaine, un dialogue qui s'annonce difficile.

Dans un entretien au Parisien, Sophie Binet, la secrétaire générale récemment élue de la CGT, affirme d'ailleurs qu'elle n'y va pas pour discuter mais pour "poser des exigences."

"Ce qui se passe est très grave"

"J’y vais pour poser des exigences. Pour négocier, pas pour discuter. Nos conditions sont de construire un cadre de négociation tripartite clair (gouvernement, les syndicats, patronat) en multilatérale, avec la garantie que nos propositions seront prises en compte," a dit Sophie Binet dans Le Parisien.

Pour la leader de la CGT, "ce qui se passe est très grave" et la page ne peut être tournée sans un retrait du texte.

Bien que la dialogue ait repris entre le gouvernement et les syndicats -sans grand succès jusque-là- elle tacle les rencontres en bilatérale qui, selon elle, sont une "stratégie classique de division syndicale." Mais l'intersyndicale est "solide" grâce à une entente sur les sujets essentiels qui comptent le refus de la réforme et l'amélioration des conditions de travail des salariés, affirme la syndicaliste.

Au-delà des retraites, la question du travail

Depuis quelques semaines, le gouvernement tente de clore le débat sur les retraites en ouvrant celui sur le travail. Sur ce sujet, Sophie Binet défend entre autres la réduction du temps de travail et des meilleurs salaires tandis qu'il y a des lignes rouges que l'exécutif ne doit pas traverser, dit-elle.

"L'assurance chômage, avec notamment la question de la dégressivité des allocations-chômage, ce sera non! C’est une disposition que nous avons combattue ensemble. Nous demandons d’y mettre fin de toute urgence. Non aussi à la mise sous condition du RSA, pour un revenu qui représente à peine la moitié du seuil de pauvreté," explique-t-elle au Parisien.

Des réformes à ne pas faire donc tandis que le gouvernement devrait se mobiliser davantage sur les salaires.

"Que fait-il [Emmanuel Macron] sur les salaires? Il a des moyens d’action évidents. La CGT demande une indexation automatique des salaires sur les prix, qu’ils augmentent en même temps que le smic," demande-t-elle dans le Parisien.

Sophie Binet fermera donc le bal des rencontres bilatérales avec Matignon mercredi tandis que l'intersyndicale a lancé une plateforme permettant à chaque citoyen d'envoyer un mail à son député, lui demandant de voter pour l'abrogation de la réforme des retraites. Elle a pour but d'influencer les députés lors du vote du 8 juin.

O.B.