BFM Business
Economie et Social

Sommet européen: Hollande réclame plus de "flexibilité" pour réduire le déficit

François Hollande a réclamé plus de "flexibilité" sur la réduction des déficits avant de se rendre à un sommet européen ce samedi.

François Hollande a réclamé plus de "flexibilité" sur la réduction des déficits avant de se rendre à un sommet européen ce samedi. - BFMTV

Le chef de l'Etat s'est exprimé, ce samedi 30 août, après avoir réuni les dirigeants sociaux-démocrates européens à l'Elysée et avant le sommet européen de Bruxelles à 16h. Il a réclamé "des marges" pour réduire les déficits.

Une réunion se tenait ce samedi matin à l'Elysée, entre dirigeants socio-démocrates européens: l'Italien Matteo Renzi, l'Autrichien Werner Faymann ou encore la Danoise Helle Thorning Schmidt.

Au sortir de cette réunion, le président François Hollande a pris la parole pour expliquer quelle serait leur ligne commune au sommet européen de Bruxelles, qui commence à 16 heures le même jour.

"Pour nous, le principal est de réorienter l'Europe et de faire qu'elle puisse répondre davantage aux préoccupations de nos concitoyens en matière d'emploi et de croissance", a déclaré François Hollande. Quitte à lâcher du lest sur les déficits. 

300 milliards d'investissements fin-2014 ou début 2015

"Oui aux réformes pour améliorer notre compétitivité (...) et réduire nos déficit", a dit le chef de l'Etat français. Mais en échange, il réclame de la "flexibilité" afin que "le rythme de réduction des déficits soit compatible avec les objectifs de croissance".

L'hôte de cette rencontre de la social-démocratie et ses "camarades" de centre-gauche réclament en outre la mise en œuvre rapide d'un plan européen d'investissement de 300 milliards d'euros. Ce plan sur lequel s'est engagé le prochain président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, "doit être engagé le plus vite possible, dès la fin de l'année ou le début de l'année prochaine", a déclaré le dirigeant français. 

L'Allemagne d'accord pour les investissements

Les socio-démocrates ont néanmoins assez peu d'espoir d'être écoutés, puisqu'ils sont minoritaires face aux conservateurs a la table du conseil européen. En visite à Paris jeudi, le ministre allemand des Finances s'est charge de le rappeler.

Le chef de l'Etat français venait de demander la convocation d'un sommet extraordinaire de la zone euro, afin de définir une initiative de croissance. Wolfgang Schaüble a aussitôt renvoyé vers la simple instance traditionnelle du conseil des ministres, qui se réunit dans une quinzaine de jours.

Par ailleurs, le ministre conservateur a insisté, une fois encore, sur l'obligation de réduire "au plus vite" le déficit structurel. Ceci posé, l'Allemagne soutient la perspective du plan Juncker. Et puis, le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel, qui sera à l'Elysée demain, vient d'installer une commission nationale destinée à doper l'investissement au sein de la 1ere puissance économique d'Europe.

Assureurs, banquiers, fonds de pension, économistes, syndicalistes doivent, d'ici au printemps prochain, trouver les moyens de mobiliser l'épargne privée pour financer des infrastructures publiques.

Une façon de ressusciter un projet qui date de l'époque du social-démocrate Gerhard Schröder. Mais si cette dynamique s'engage enfin, elle peut finir par convenir aussi aux gouvernements français et italiens.

Nina Godart et Benaouda Abdeddaïm