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Un patron d'Intermarché organise un référendum pour supprimer les congés d'été

Intermarché

Intermarché - FRED TANNEAU / AFP

Le patron d'Intermarché à Villemagne-l'Argentière avait envoyé une lettre à ses employés dans laquelle il leur demandait de se prononcer sur la suppression des congés en juillet et août. Mais la direction du groupe semble en avoir décidé autrement.

Êtes-vous favorables à la suppression des congés au mois de juillet et août ? C’est en substance la question que voulait poser un patron d’Intermarché à ses salariés de Villemagne-l’Argentière (Hérault). Dans une lettre adressée à tous les employés, il expliquait: "Avoir accepté de mettre en place des congés payés au mois de Juillet et Août est pour moi une erreur".

Et de poursuivre: "Vous êtes tous de très bons professionnels dans vos domaines respectifs, et pour nos 2 mois les plus forts vous prenez tous ou presque des congés. C’est un moment où l’on a besoin de vous que vous vous absentez pour laisser vos univers à des saisonniers qui n’ont aucune connaissance de notre métier et aussi, souvent pas forcément l’envie que vous avez de faire bien".

En bas de page, les destinataires de ce courrier qui a fuité sur les réseaux sociaux étaient invités à entourer "oui" ou "non" pour dire s’ils approuvent ou la suppression des congés en juillet et août. Ils ont également la possibilité d’indiquer les motivations de leur choix.

Pas anonyme

"Décider sans votre accord ne servira à rien. ENSEMBLE NOUS SOMMES FORT… SEUL NOUS SOMMES RIEN…", ajoutait le patron, précisant toutefois que le vote n’est pas anonyme car "nous devons tous assumer nos décisions". Et d’expliquer: "Je soumets donc ma décision au vote. Je placerai l’unanimité non pas à 50% mais à 60% de OUI afin que ma décision soit incontournable grâce à l’adhésion d’un maximum d’entre vous".

Contacté par Le Parisien, l’auteur de la lettre avait assuré que sa demande était "un bel exemple de démocratie dans l’entreprise". "Il n’y a rien contre les lois du travail. Je les respecte. Comme mes salariés. La preuve, pas de passage en force", s’était-il justifié.

La direction d'Intermarché s'en mêle

Las, cette décision ayant créé un début de polémique, la direction d'Intermarché s'est saisie de l'affaire. Et a d'ores et déjà indiqué que ce référendum n'avait aucune valeur.

"Les points de vente locaux sont des entreprises indépendantes et il ne nous appartient pas de fixer leur politique de ressources humaines" a ainsi fait savoir l’entreprise ce samedi au Parisien. "Mais dans ce cas précis, ce référendum ne respecte pas la réglementation du secteur. Il est donc nul et non avenu et les résultats ne seront pas pris en compte."

Paul Louis