SNCF: la réforme des retraites ne concernerait que les cheminots récemment embauchés

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a estimé hier mercredi que la réforme des retraites pourrait ne s'appliquer qu'aux cheminots ayant relativement peu d'ancienneté dans l'entreprise.

Plutôt que la clause du "grand-père" qui retarderait l'application de la réforme des retraites aux seuls nouveaux embauchés, le gouvernement semble lui préférer une voie médiane consistant à commencer à l'appliquer à une génération recrutée récemment.

"Entre ceux qui pensent que la réforme doit s'appliquer à tous et ceux qui disent qu'elle ne doit concerner que les nouveaux entrants, il y a probablement un juste milieu à trouver, qui prend compte de la pénibilité, du travail de nuit et du "contrat moral passé avec les gens qui sont entrés à la SNCF", selon Jean-Baptiste Djebbari. Le secrétaire d'État aux Transports. a rencontré, dans la soirée d'hier mercredi 27 novembre, des agents de la SNCF en compagnie du nouveau patron du groupe Jean-Pierre Farandou, à la Gare Saint-Lazare à Paris, puis à Asnières.

"Ce n'est pas tout à fait pareil d'être entré (à la SNCF) il y a deux ans et d'être entré il y a vingt ans", a-t-il remarqué, estimant qu'on pourrait "converger vers un temps de transition assez long".

Où placer le curseur entre nouveaux embauchés et cheminots en fin de carrière?

Tandis que des syndicats comme la CGT et FO sont hostiles par principe à la réforme, "sur plein de sujets, on est assez en accord" avec l'Unsa et la CFDT, a-t-il exposé à des agents à Asnières (Hauts-de-Seine). "Et d'ailleurs il y a plein de choses qu'on a déjà écrites."

Le secrétaire d'État déclinait ainsi les propos du Premier ministre Edouard Philippe qui a estimé mercredi midi qu'"on doit pouvoir trouver le bon curseur" entre nouveaux arrivants et employés en fin de carrière pour l'application de cette réforme. "On a besoin de faire une réforme des retraites (...), mais je pense qu'on a le temps de faire la réforme", a affirmé Jean-Baptiste Djebbari.

L'essentiel globalement c'est qu'à la fin, les cheminots aient des bonnes garanties, que la SNCF soit debout et motivée pour la suite et (...) qu'on retrouve un peu un esprit de conquête collectif", a ajouté le secrétaire d'État aux Transports.

Frédéric Bergé avec AFP