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Réforme des retraites: découvrez ce qui va changer à compter de 2025

Cinq chiffres sur les retraités français

Cinq chiffres sur les retraités français - Joël SAGET / AFP

Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, a présenté ce jeudi ses préconisations pour le futur système des retraites. Les syndicats sont déjà prêts à mobiliser leurs troupes.

Après 18 mois de concertation, le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye dévoile ce jeudi ses préconisations pour le futur "système universel" promis par Emmanuel Macron, l'occasion de répondre aux interrogations autour de l'âge de départ, remis au centre des débats par l'exécutif.

Ses préconisations doivent servir de base au projet de loi, maintes fois repoussé et attendu en Conseil des ministres à l'automne, avant un examen au Parlement probablement après les municipales de mars, pour une entrée en vigueur en 2025.

Un système à points

Conformément aux promesses d'Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, le système restera financé "par répartition". Mais sa philosophie change: il fonctionnera désormais en points, et non plus en annuités. Ceux-ci seront accumulés au fil de la carrière en fonction des cotisations versées par le salarié (100 euros cotisés donneront droit à 5,50 euros de retraite par an).

La réforme prévoit une majoration des droits à la retraite de 5% dès le premier enfant, contre 10% actuellement pour les parents de trois enfants et plus. Cette majoration des points acquis pourra être partagée entre les deux parents, alors que la majoration actuelle est accordée aux deux parents. A défaut, elle sera attribuée à la mère.

Des points seront également accumulés en cas d'interruptions d'activité (maternité, maladie, chômage...). La valeur du point ne pourra pas baisser dans le temps. Les pensions seront, elles, revalorisées selon l’inflation. Le minimum de retraite sera augmenté. Il passera à 85% du SMIC net, contre 81% pour les salariés et 75% pour les agriculteurs actuellement.

Age d'équilibre à 64 ans

Jean-Paul Delevoye ne préconise pas de toucher à l'âge de départ à la retraite, qui restera fixé à 62 ans. Il propose en revanche d'introduire un âge d'équilibre de 64 ans. Une décote sur les pensions sera instaurée pour les personnes qui décident de prendre leur retraite entre 62 et 64 ans. Elle sera de 5% par année d'écart. Et une surcote, sorte de bonus, sera versée à celles qui mettent un terme à leur carrière après 64 ans. Elle sera de 5% par année supplémentaire. Cet âge d'équilibre évoluera en fonction de l'espérance de vie.

Un système universel

La réforme des retraites prévoit également la fusion des 42 régimes existants en un système universel. Concrètement, cela signifie la fin des régimes spéciaux. Un euro cotisé donnera ainsi les mêmes droits à tous. Le taux de cotisation sera par ailleurs identique pour les salariés: 28,12%, partagé entre l’employeur (60%) et le salarié (40%). Dans le détail, ce taux est décomposé entre d'une part une cotisation plafonnée de 25,31% qui s'applique sur toutes les rémunérations jusqu'à 120.000 euros annuels et qui donne des droits. Et d'autre part, une cotisation déplafonnée (qui s'applique donc à tous les revenus même au-delà de 120.000) qui participe au financement solidaire du régime, mais n'accorde aucun droit à la retraite pour l'assuré. 

Le taux de cotisation sera cependant différent pour les indépendants, qui cotiseront à hauteur de 28,12% sur les 40.000 premiers euros gagnés puis à hauteur de 12,94% sur 80.000 euros suivants. Dans les faits, cela représente une hausse par rapport à leur régime actuel. Celle-ci sera compensée par une baisse de la CSG. 

Départs anticipés

L’âge légal de 62 ans s’appliquera de façon identique entre salariés du public et du privé pour un métier similaire. Ainsi, les départs anticipés des régimes spéciaux et de la fonction publique, notamment ceux des emplois classés en « catégorie active », seront progressivement fermés. Le système universel garantira toutefois les départs anticipés à 60 ans pour les assurés ayant effectué une carrière longue, comme aujourd’hui.

La pénibilité sera également prise en compte avec la possibilité de partir avant 62 ans à la retraite. En outre, des départs anticipés seront conservés pour les militaires et les fonctionnaires ayant des fonctions dangereuses dans le cadre de missions régaliennes (policiers, douaniers, pompiers, surveillants pénitentiaires).

Pension de réversion

Jean-Paul Delevoye propose également que les pensions de réversion versées aux veuves et veufs dans le futur système garantissent 70% du total des retraites perçues par le couple. Ce dispositif remplacera les 13 règles différentes existant actuellement.