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Pavageau: le gouvernement "attaque la capacité de survie des plus démunis"

Après une première année marquée par la réforme du code du travail et de la SNCF, le secrétaire général de Force ouvrière estime que la deuxième année du quinquennat "démarre de façon totalement débridée" et annonce une "casse du modèle social".

Pascal Pavageau, secrétaire général de FO, a dénoncé lundi sur LCI des "attaques" contre les "derniers de corvée" et les "plus démunis" au lendemain d'annonces de l'exécutif touchant notamment les prestations sociales comme les retraites. 

"On a une deuxième année qui démarre de façon totalement débridée (...) et qui est en fait une annonce très claire de la casse du modèle social (...) maintenant on attaque les derniers de corvée, les plus faibles et les plus démunis", a estimé Pascal Pavageau, après une année de "cadeaux aux premiers de cordée".

"Nous sommes bombardés d'attaques en permanence"

Les organisations syndicales et patronales vont rencontrer cette semaine le Premier ministre Édouard Philippe. "Nous sommes bombardés d'attaques en permanence", a-t-il encore déploré, évoquant par exemple la dégressivité des allocations chômage pour les cadres évoquée par un député de la majorité LREM.

À cet égard, alors que l'exécutif a demandé aux partenaires sociaux de rouvrir les négociations sur l'assurance chômage, et ce malgré une loi adoptée cet été, Pascal Pavageau a indiqué que son syndicat allait "proposer dès aujourd'hui une dizaine de points" d'amélioration. "On verra si le gouvernement retiendra nos propositions dans la feuille de route", a-t-il dit. Il a qualifié de "stupide" l'idée d'une dégressivité des allocations chômage.

"C'est la jungle"

Sur le gel de l'indexation des retraites, Pascal Pavageau s'est étonné que l'annonce ait été faite alors qu'est engagée "une grande concertation". "Voilà une mesure qui impacte l'ensemble des montants de retraite et de pension dont on a jamais entendu parler, que ce soit auprès du haut-commissaire" chargé de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, "ou auprès du gouvernement", a-t-il regretté.

Il a calculé que cette mesure et celle de la hausse de la CSG entraînaient un manque à gagner annuel de "500 euros" pour une retraite d'un montant de 1200 euros.

"On attaque la capacité de survie des plus démunis et des plus précaires", a-t-il insisté. "C'est la jungle: 'débrouillez-vous tous seuls! Demerden Sie sich!', mais dans la jungle tout le monde peut pas être un lion!".

J.-C.C. avec AFP