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Pas de "mesures concrètes": la CFDT rejette le projet d'accord patronal sur la "vie au travail"

Après Force Ouvrière et la CFE-CGC, la CFDT a également rejeté le projet d'accord sur la vie au travail et l'emploi des seniors proposé par les organisations patronales.

La CFDT a rejeté formellement jeudi le projet d'accord sur le Pacte de la vie au travail et l'emploi des seniors, proposé par les organisations patronales après plus de trois mois de négociations, selon un communiqué. "Les employeurs ont bloqué toutes les mesures concrètes qui auraient permis d'aboutir à un accord équilibré", a estimé à l'unanimité le Bureau national du premier syndicat.

Force ouvrière (FO) avait rejeté le texte patronal dès le 10 avril, immédiatement après l'échec des négociations. Le syndicat des cadres CFE-CGC lui a emboîté le pas mardi. La CGT et la CFTC doivent encore rendre officiellement leur décision. Mais l'ensemble des négociateurs syndicaux ont émis des avis négatifs sur le texte dont le but affiché était d'augmenter le taux d'emploi des seniors en France, alors que l'âge de départ en retraite va reculer à 64 ans après une réforme contre laquelle des centaines de milliers de personnes, et l'ensemble des syndicats, s'étaient mobilisés début 2023.

Michel Picon, président de l'U2P - 10/04
Michel Picon, président de l'U2P - 10/04
11:45

Le choix du patronat de ne pas créer les conditions pour "prévenir l'usure professionnelle" n'efface pas, aux yeux de la CFDT, "la responsabilité des employeurs quant au maintien des salariés dans leur emploi dans de bonnes conditions de travail". Le premier syndicat ajoute que conformément "au document d'orientation du gouvernement, la CFDT négociera jusqu'au bout le Cetu (compte épargne temps universel) et les reconversions".

Nouvelles négociations

Ces deux sujets ont fait l'objet mardi de nouvelles négociations entre quatre syndicats (CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC) et l'U2P, l'organisation patronale qui représente artisans, commerçants et professions libérales. L'U2P défend le Cetu, auquel sont farouchement opposés le Medef et la CPME, au nom de l'attractivité des très petites entreprises, alors que les comptes épargne-temps (CET) actuels concernent surtout les grands groupes.

Ces négociations ont de bonnes chances d'aboutir la semaine prochaine à des accords dont les contenus pourraient être repris, en totalité ou en partie, par le gouvernement dans un projet de loi. "La CFDT agira donc désormais auprès du gouvernement pour porter ses revendications et permettre que le futur projet de loi soit clairement ambitieux", conclut le communiqué syndical.

J. Br. avec AFP