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Mobilisation contre la réforme des retraites: un premier pari réussi pour les syndicats

Plus d'un million de personnes ont manifesté contre la réforme des retraites ce jeudi. Un niveau supérieur à celui observé le 5 décembre 2019, au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites.

Une première journée test réussie pour les organisations syndicales. L'appel à manifester contre la réforme des retraites relayé par la CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, Solidaires et FSU a été très suivi ce jeudi. "La mobilisation est importante, c’est indéniable. Ça ne sert à rien de nier les choses. Il y a eu du monde dans la rue", a reconnu sur BFMTV le ministre du Travail Olivier Dussopt.

Les chiffres des autorités ont rapidement attesté d'une mobilisation très importante: 36.000 personnes à Toulouse, 26.000 à Marseille, 25.000 à Nantes, 19.000 à Clermont-Ferrand, 17.000 à Rennes, 23.000 à Lyon... Alors que les syndicats espéraient voir au moins un million de personnes battre le pavé, un total de 1,12 million de manifestants ont été recensées dans toute la France, dont 80.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. De son côté, la CGT évoque "plus de 2 millions" de personnes, dont 400.000 à Paris.

Ce niveau de mobilisation est supérieur à celui du 5 décembre 2019: au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites, la police avait dénombré 806.000 manifestants en France, la CGT 1,5 million. La mobilisation de ce jeudi a également réuni davantage de manifestants que ce à quoi s'attendait le renseignement territorial (entre 550.000 et 750.000 partout en France), selon une note consultée par Europe 1.

Nouvelle journée de mobilisation le 31 janvier

Le communiqué de l'intersyndicale lu à l'issue de la mobilisation par le co-délégué général de SUD Solidaires a salué "une puissante mobilisation". "Ce 19 janvier, partout sur le territoire, plus de deux millions de travailleuses et travailleurs et de jeunes se sont mobilisés, mis en grève et/ou ont manifesté dans le public comme dans le privé contre la réforme des retraites de ce gouvernement", a ajouté le représentant syndical.

Fortes de ce succès, les huit grandes centrales syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) se projettent déjà vers une deuxième journée d'action, fixée jeudi soir au 31 janvier. Elles appellent d'ici là à multiplier les actions comme les grèves à partir du 23 janvier, date de présentation du projet de loi en conseil des ministres.

Maintenir l'unité

À travers cette démonstration de force et après des années de relations tendues avec Emmanuel Macron, les syndicats, unis pour la première fois depuis 12 ans, entendent bien reprendre la main et montrer au chef de l'État qu'il faudra toujours compter sur eux dans les prochaines semaines. "On est partis pour un conflit dur", a averti Frédéric Souillot, leader de Force ouvrière.

L'enjeu pour les syndicats sera désormais de maintenir ce front uni. Car s'ils s'opposent unanimement à la réforme du gouvernement, des divergences existent sur les actions à mener pour se faire entendre entre les organisations "contestataires" et celles dites "réformistes". Sans compter qu'elles ne défendent pas exactement le même projet en matière de retraites.

Ce qui n'a d'ailleurs pas échappé à Emmanuel Macron, lequel a appelé à "faire le distinguo entre les syndicats qui appellent à manifester dans un cadre traditionnel et républicain, et ceux qui sont dans une démarche délibérée de bloquer le pays, voire de cibler des parlementaires", selon des propos rapportés par un participant au conseil des ministres mercredi.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco