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Le président du Medef Patrick Martin prévoit une rentrée "socialement assez apaisée"

Patrick Martin élu le 6 juillet 2023 à la présidence du Medef

Patrick Martin élu le 6 juillet 2023 à la présidence du Medef - LUDOVIC MARIN / AFP

Selon le patron des patrons, la "déconnexion" entre les échauffements du débat politique et la réalité du terrain est "très préoccupante".

La rentrée sera "socialement assez apaisée", estime le nouveau président du Medef Patrick Martin, qui trouve "très préoccupante" la "déconnexion" entre les échauffements du débat politique et la réalité du terrain.

"Je pense que la rentrée sera politiquement chaude, et socialement assez apaisée", indique Patrick Martin dans un entretien aux journaux régionaux du groupe Ebra, publié ce samedi.

"Nous sommes dans une configuration politique telle que tout devient éruptif, et l'Assemblée nationale s'échauffe autour de sujets qui n'intéressent guère le grand public. (...) Cette déconnexion entre le débat politique et la réalité sociale est très préoccupante", dit-il.

"Remettre les choses en perspective"

Jugeant que les Français savent que la réforme des retraites était "indispensable", bien que "douloureuse", Patrick Martin remarque qu'"il n'y a pas eu de mobilisation dans les entreprises privées".

"Il y a eu un pic de 1,4 million de manifestants, ce qui est considérable, mais il y a en France 28 millions d'actifs", note-t-il.

Refusant de dévoiler son propre salaire - qui représente "neuf fois le salaire médian de (son) entreprise" -, Patrick Martin appelle à "remettre les choses en perspective" quand on parle de rémunération des dirigeants d'entreprises.

Les rémunérations très importantes ne concernent selon lui "qu'une infime minorité de chefs d'entreprise".

"Il faut savoir attirer des talents"'

"Le marché des top-managers est un micro-marché mondial. Vouloir plafonner ces rémunérations, c'est s'exposer au risque qu'ils partent ailleurs. Il faut savoir attirer des talents", plaide le patron des patrons qui estime d'ailleurs que les rémunérations des élus politiques "ne sont pas à la hauteur de leur charge de travail, de leur exposition médiatique et des risques réputationnels et judiciaires qu'ils encourent".

Patrick Martin, qui a pris la tête du Medef le 17 juillet, a abandonné la direction opérationnelle de son groupe Martin Belaysoud, dont il est l'actionnaire majoritaire, pour en devenir le président du conseil de surveillance.

"Je tiens à être à la tête de mon entreprise pour fêter son bicentenaire en 2029", assure aux journaux du groupe Ebra le dirigeant, aujourd'hui âgé de 63 ans.

Martin Belaysoud est un groupe d'environ 3000 salariés, spécialisé dans la distribution professionnelle pour les secteurs du bâtiment et de l'industrie, qui dépasse le milliard d'euros de chiffres d'affaires annuel.

L.D. avec AFP