BFM Business
Social

Le licenciement de salariés protégés de l'usine Whirlpool d'Amiens rejeté 

L'usine Whirlpool d'Amiens a fermé ses portes le 31 mai. (image d'illustration).

L'usine Whirlpool d'Amiens a fermé ses portes le 31 mai. (image d'illustration). - François Nascimbeni - AFP

L'inspection du travail a refusé le renvoi de représentants
syndicaux ou délégués du personnel de l'usine de sèche-linge Whirlpool d'Amiens.

C'est une -petite- victoire pour 25 salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens. Dans des courriers adressés à ces employés (des représentants syndicaux ou délégués du personnel), l'inspection du travail indique considérer Whirlpool comme un groupe "sain financièrement", "réalisant des profits" et dont "la perte de parts de marché" n'est pas "avérée".

Les inspecteurs du travail écrivent dans leur missive que "la délocalisation de l'usine d'Amiens dans un pays à bas coûts (en Pologne, ndlr) n'est pas réalisée dans le but de sauvegarder la compétitivité du groupe". Selon eux "la réalité du motif économique" n'est "pas établie". En conséquence, ils ont refusé d'autoriser le licenciement de cette vingtaine de salariés protégés. Toutefois, l'entreprise peut contester cette décision dans un délais de deux mois. 

"Cette décision est évidemment de très bonne augure pour tous les salariés qui ont saisi le conseil des prud'hommes d'Amiens puisque l'inspection du travail estime que, même après les réformes Macron de libéralisation du licenciement économique, les suppressions de postes chez Whirlpool n'ont pas de motif valable", a réagi l'avocat des ex-salariés, Fiodor Rilov. 

Le conflit opposant Whirlpool aux salariés au coeur de la campagne présidentielle de 2017

L'usine qui employait 246 salariés a fermé le 31 mai et sa production délocalisée à Lodz en Pologne. La société WN du Picard Nicolas Decayeux a toutefois repris 186 salariés. Soixante avaient préféré s'orienter vers des projets personnels ou des départs à la retraite ou n'avaient pas trouvé d'accord avec le repreneur.

Le site employait encore 300 personnes en CDI à l'annonce de la fermeture en janvier 2017, 250 intérimaires en quasi-temps plein et une centaine de personnes chez le sous-traitant pour les plastiques Prima-France, en attente d'un repreneur.

Le groupe américain avait justifié la fermeture au nom de "la sauvegarde de la compétitivité" dans un contexte "de plus en plus concurrentiel". La lutte des salariés, alors en grève, s'était invitée dans la campagne présidentielle 2017 avec une passe d'armes sur place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen durant l'entre-deux-tours.

A.M. avec AFP