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L'Insee prévoit une hausse du pouvoir d'achat et une légère baisse du chômage au premier semestre

L'activité dans le secteur privé a été tirée par le dynamisme des services.

L'activité dans le secteur privé a été tirée par le dynamisme des services. - -

L'Insee est plutôt optimiste pour l'économie française. Les mesures en faveur du pouvoir d'achat devraient tirer la croissance.

La croissance française devrait atteindre 0,4% au premier comme au deuxième trimestre 2019, à la faveur des mesures annoncées face au mouvement des "gilets jaunes", de nature à stimuler le pouvoir d'achat et la consommation, a annoncé ce mardi l'Insee.

L'Institut national de statistiques revoit ainsi légèrement à la hausse son scénario de décembre, qui tablait sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année, mais de seulement 0,3% entre avril et juin.

L'Insee, dans sa note de conjoncture, est par ailleurs plus optimiste que la Banque de France, qui a abaissé mi-mars de 0,4% à 0,3% sa prévision de croissance pour le premier trimestre, en raison du ralentissement de l'économie mondiale et européenne.

"L'économie française, jusqu'ici moins exposée que d'autres aux turbulences du commerce mondial, et stimulée par une politique budgétaire plus expansionniste qu'envisagé il y a quelques mois, pourrait tirer au moins ponctuellement son épingle du jeu", estime ainsi l'Insee.

D'après l'institut national en charge des statistiques, "si le mouvement des gilets jaunes a pu avoir des conséquences localement sévères, son impact macroéconomique à court terme a sans conteste été plus faible que son retentissement politique et médiatique", et ne devrait donc pas pénaliser outre-mesure l'activité.

Le revenu des ménages en hausse de 0,7%

En outre, les mesures d'urgence économiques et sociales votées fin 2018 sous la pression des "gilets jaunes" et dont le coût est évalué à pas moins de 10 milliards d'euros, devraient doper les salaires et le pouvoir d'achat des ménages, avec un fort effet sur la consommation.

D'après l'Insee, le revenu disponible brut des ménages progresserait ainsi de 0,7% au premier puis de 0,3% au deuxième trimestre. La consommation des ménages, de son côté, augmenterait de 0,5% entre janvier et mars, puis de 0,4% entre avril et juin.

"La confiance des ménages se redresse" et "le climat des affaires se maintient au-dessus de sa moyenne", rappelle l'Insee, qui prévoit pour mi-2019 un acquis de croissance de 1,1% - autrement dit une croissance minimum de 1,1% cette année en cas de stagnation de l'activité au second semestre.

Un taux de chômage à 8,7% d'ici cet été

Un rythme certes "modéré", mais suffisant pour faire refluer le chômage. D'après l'Insee, 85.000 emplois nets devraient être créés au premier semestre. Le taux de chômage devrait ainsi légèrement reculer pour atteindre à l'été 8,7% de la population active, soit 0,4 point de moins sur un an.

Dans ses prévisions pluriannuelles, publiées jeudi, la Banque de France a dit s'attendre à 1,4% de croissance cette année. Un chiffre repris à son compte mardi par le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin: "La croissance française reste très forte (...) On fera mieux que quasiment tous les pays européens".

"Les aléas susceptibles d'affecter ce scénario restent nombreux", prévient toutefois l'Institut de la Statistique, qui cite les incertitudes sur "l'issue du Brexit" ou sur "la capacité de résilience de l'économie allemande face aux à-coups du commerce mondial".

"Au-delà des interrogations propres à la France, concernant notamment le comportement des consommateurs, l'environnement international pourrait s'obscurcir davantage", ajoute l'Insee, qui ne donne pas de prévision de croissance pour l'ensemble de 2019.

Frédéric Bianchi avec AFP