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L’Etat va financer la construction d’abattoirs pour aider les éleveurs

Emmanuel Macron à Rodez, ce jeudi, pour un débat sur la réforme des retraites

Emmanuel Macron à Rodez, ce jeudi, pour un débat sur la réforme des retraites - Eric Cabanis / Pool / AFP

En visite au Sommet de l’élevage qui se tient en Auvergne jusqu’à ce vendredi 4 octobre, Emmanuel Macron a promis un coup de pouce financier pour les éleveurs soumis à la rude politique des prix.

Il est venu "apporter un message d’amitié". En visite au Sommet de l’élevage qui se termine ce vendredi 4 octobre à Clermont-Ferrand, Emmanuel Macron a surtout lancé une promesse aux professionnels de la viande: l’Etat va financer la construction d’abattoirs pour contrebalancer le monopole du groupe dominant dans le secteur, accusé de maintenir des prix trop bas.

Groupe Bigard

Dans le viseur: le groupe Bigard, leader en Europe pour le bœuf, numéro un de la filière viande en France où il dispose d’une cinquantaine de sites. Le groupe totalise 16.000 collaborateurs et un chiffre d’affaires de quatre milliards d’euros.

"agribashing"

En juillet, les éleveurs ont été confrontés à la baisse du prix des jeune veaux "de 15 à 20%". Interpellé sur leurs difficultés financières et leur manque de considération - "On a le sentiment que la société française ne veut plus de monde agricole" - , Emmanuel Macron a renchéri d’un "j'en peux plus non plus de l'agribashing", désignant le rejet de la population contre les professionnels de la viande.

Cette aide financière, localisée "dans quelques bassins où les mecs sont prêts à se structurer", devrait s’appuyer sur le grand plan d’investissement agricole annoncé pour les Etats généraux de l’alimentation. "On va devoir investir pour aider la filière, mais il faut que les producteurs s'organisent pour ne plus dépendre des gros acheteurs", a insisté le Président. "Il y a un acteur qui vous achète la viande au prix le plus bas possible pour faire sa rentabilité, il faut qu'on arrête avec ce système". Ajoutant : "On est des couillons".

Ceta

Et quelle est la responsabilité du Ceta, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, que le syndicat majoritaire FNSEA rend responsable d'une grande partie des difficultés de la profession? Aucune, selon le Président. La clé: « valoriser correctement ce qu'on produit".

"Notre problème est que 70% de la viande qu'on mange dans les restaurants en France n'est pas française", a avancé le président. Un chiffre difficile à vérifier. C’est bien le cas dans les cantines, selon la Fédération nationale bovine. La grande distribution assure, elle, la moitié des débouchés des abattoirs français, selon un rapport remis au ministère de l’Agriculture en 2015. Et dans une étude de publiée par Interbev en 2015, 75% de la viande consommée en France était d’origine française.

FG avec AFP