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Fiscalité du gazole: des routiers en colère font des barrages filtrants à la frontière belge

Les routiers protestent contre une baisse de 2 centimes par litre du remboursement dont bénéficie le transport routier sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.

Les routiers protestent contre une baisse de 2 centimes par litre du remboursement dont bénéficie le transport routier sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. - Philippe Hugen-AFP

Des dizaines de camions organisaient ce jeudi matin des barrages filtrants à deux péages d'autoroute, à la frontière belge. Ils protestent contre une baisse de 2 centimes par litre de gazole du remboursement dont le transport routier bénéficie, décidée par le gouvernement.

Une hausse de 2 centimes de la fiscalité du gazole visant le transport routier, suscite des manifestations de routiers localisées sur les routes dans le nord de la France, près de la frontière belge. Depuis 5h00, une "centaine" de camions bloquaient deux voies, laissant passer les voitures, sur l'A22, au péage de Neuville-en-Ferrain au nord de Lille, créant des km de bouchons de poids lourds bloqués venant de Belgique, selon la FNTR du Pas-de-Calais. Un même dispositif était mis en place à Crespin, près de Valenciennes, selon la cellule de vigilance routière, qui observe des "difficultés de circulation".

Les organisations professionnelles de routiers en colère

Ces blocages sont présentés par la FNTR du Pas-de-Calais et l'OTRE Hauts-de-France, deux organisations professionnelles du transport routier, comme un "premier acte" d'une mobilisation des routiers. "C'est uniquement les sociétés françaises qui vont encore contribuer", se désole Sébastien Rivera, secrétaire général de la FNTR départementale. Selon lui, la réforme de la fiscalité du gazole, qui aboutit à une hausse de 2 centimes de taxe par litre, représente 600 à 700 euros de plus par an par véhicule.

Début juillet 2019, Élisabeth Borne, alors ministre des Transports, avait annoncé une baisse de 2 centimes par litre du remboursement dont bénéficie le transport routier sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) frappant le gazole.

Cette augmentation de fiscalité représenterait, selon le gouvernement, 140 millions d'euros en année pleine, et son produit doit être affecté à l'Agence de financement des infrastructures des transports de France (AFITF). Cette mesure a été approuvée par l'Assemblée nationale le 17 octobre alors que le Sénat l'a supprimée en première lecture mardi 26 novembre.

"Le secteur contribue déjà fortement - et lourdement - au financement des infrastructures (plus de 7 milliards d'euros par an) et ce n'est pas le seul transport français de marchandises qui utilise le réseau routier français mais également le flux gigantesque des transporteurs étrangers", selon les deux organisations professionnelles de transports de marchandises qui protestent contre cette réforme de la fiscalité. "La concurrence déloyale déjà subie par le transport français de marchandises sera renforcée par cette inégalité !" estiment-elles.

Cette augmentation de fiscalité représenterait, selon le gouvernement, 140 millions d'euros en année pleine, et son produit doit être affecté à l'Agence de financement des infrastructures des transports de France (AFITF).

Frédéric Bergé avec AFP