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Fichage à FO: pour le patron de la CFDT Pascal Pavageau doit "partir"

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. - Jacques Demarthon - AFP

Laurent Berger a estimé ce lundi que son homologue à FO devait "partir" suite à l'affaire du fichage. Il juge cependant que c'est "aux responsables de FO de prendre une décision" et a assuré que cette pratique "n'existe pas" dans son syndicat.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a incité ce lundi matin son homologue de FO, Pascal Pavageau, à quitter son poste à la suite de l'affaire de fichage de cadres du syndicat. "Je crois qu'il y a un malaise avec le secrétaire général de FO mais ça lui appartient. [...] Lorsqu'on n'est pas conforme à l'éthique qu'on s'est fixée, il faut partir", a déclaré Laurent Berger, invité de France info.

"C'est aux responsables de FO de prendre une décision", a-t-il poursuivi. Le bureau confédéral de FO, c'est-à-dire l'équipe dirigeante, se réunit ce lundi et une réunion de la commission exécutive (35 membres), est prévue mercredi, selon le calendrier habituel.

"C'est une pratique condamnable qui n'existe pas à la CFDT, ça m'hallucine, ce fichier est incroyable", a ajouté Laurent Berger. "Le syndicalisme, c'est du respect, de la fraternité."

À l'inverse, Pascal Pavageau a été défendu par Jean-Luc Mélenchon. Invité du "Grand rendez-vous" Europe1-Les Echos-Cnews, le leader de la France insoumise a tenté d'ironiser en comparant ce fichage au fichier paye que gèrent les entreprises sur leurs salariés. "Personne n'a été fiché", a affirmé le député de Marseille. "Ils ont un problème entre eux [à FO] ils se disputent", a-t-il résumé.

Une "belle connerie"

Plus d'une centaine de responsables FO ont été fichés dans un document interne, affublés de qualificatifs type "niais", "franc-maçon" ou encore "trop intelligent pour entrer au bureau confédéral", selon Le Canard Enchaîné.

"Cet épais fichier a été constitué en octobre 2016 par des proches de Pascal Pavageau, le nouveau patron de FO, alors en lice pour remplacer Jean-Claude Mailly", écrit l'hebdomadaire, et concerne "126 responsables" du syndicat.

Interrogé par l'hebdomadaire, Pascal Pavageau a expliqué qu'il s'agissait d'une "belle connerie" et d'une "grave erreur". "Pour moi, c'était un mémo, de l'ordre de la prise de notes, mais je n'avais jamais vu ni avalisé le résultat, qui est truffé d'âneries, de raccourcis", a-t-il commenté.

La Cnil a effectué un contrôle dans les locaux de FO vendredi. Ses conclusions ne sont pas encore connues. Sans observations particulières, la Commission se limitera à un simple courrier, pouvant contenir des recommandations. En revanche, en cas de manquements sérieux, des sanctions peuvent par la suite être prononcées.

J.-C.C. avec AFP