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En Iran, le retour des sanctions américaines freine le tourisme 

Depuis que les Etats-Unis imposent des sanctions à l'Iran, le nombre de touristes chute. Le pays reposait particulièrement sur le secteur pour faire face aux baisses des exportations de pétrole.

En Iran, le site historique d’Ispahan n’accueille plus autant de touristes qu’il y a quelques années. Pourtant, la ville représente un lieu phare des visites. Si le pays était tendance après l’accord nucléaire en 2015, il peine aujourd’hui à attirer les voyageurs à cause des sanctions imposées par les Etats-Unis. Le FMI établit à 6% la baisse d’activité du pays à cause des pénalités américaines qui sévissent depuis 2018 sur les transactions financières et les exportations de matières premières notamment.

Pourtant, le tourisme permettrait à l’Iran de contrebalancer les pertes dues aux sanctions: l’Iran ne peut quasiment plus exporter de pétrole. Chaque visiteur apporterait l’équivalent de 20 barils de brut.

"Beaucoup de Français ont annulé leurs voyages", déplore Ehsan Abdollahi, guide touristique à Ispahan depuis 7 ans. Les Français sont en effet deux fois moins nombreux. "L’Iran fait peur au niveau international, au niveau des relations politiques", juge un touriste français rencontré sur place.

Autre conséquence: à cause des sanctions contre les banques, certains commerces ne peuvent plus accepter les cartes bleues européennes. Cela rend difficile les achats aux prix élevés. Pour compenser, l’Iran se tourne alors vers l’Asie. Son objectif est d’attirer 2 millions de Chinois par an, soit 40 fois plus qu’aujourd’hui.

Antoine Heulard avec Sibylle Aoujhane