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Emploi des seniors: le patronat s'insurge contre de possibles sanctions

Le Medef et la CPME ont dénoncé ce vendredi la possibilité de "sanctions" pour les entreprises qui auraient de mauvaises pratiques en matière d'emploi des seniors.

Les deux principales organisations patronales françaises se sont élevées ce vendredi contre de possibles "sanctions" pour "mauvaises pratiques" contre des entreprises en matière d'emplois des seniors, évoquées par la Première ministre Elisabeth Borne dans le cadre du projet de réforme des retraites.

"Quand une entreprise embauchera des apprentis, elle sera sanctionnée parce que son pourcentage de seniors baissera? Est-ce une mauvaise pratique?" s'est interrogé dans un tweet le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, dont l'organisation est opposée à la mise en place d'un index obligatoire sur le pourcentage de seniors dans chaque entreprise. "Oui, les entreprises doivent faire des efforts, mais l'index ne fonctionne pas!", affirme Geoffroy Roux de Bézieux.

"Placer les PME sous surveillance en brandissant la menace de sanctions ne résoudrait en rien le problème" d'un taux d'emploi des seniors moins élevé en France que dans d'autres pays européens, estime de son côté la Confédération des PME (CPME) dans un communiqué.

"Il est à craindre que le dogmatisme l'emporte désormais sur le pragmatisme"

La Première ministre Elisabeth Borne a déclaré jeudi soir sur France 2 que "les entreprises dont l'index montre qu'elles n'ont pas des bonnes pratiques à l'égard des seniors, elles doivent mettre en oeuvre un plan d'action qui évidemment sera négocié dans l'entreprise". "Si elles ne le font pas, ou s'il n'y a pas d'effets pour corriger les mauvaises pratiques, alors il pourrait y avoir des sanctions", a averti la cheffe du gouvernement avant le début lundi de l'examen du texte par l'Assemblée nationale en séance plénière.

Pour la CPME, "les petites entreprises ne peuvent ni ne doivent servir de variable d'ajustement dans le débat parlementaire en cours. Et ce, d'autant plus qu'il est évident que les plans de départs volontaires incitant les seniors à quitter l'entreprise ne les concernent pas", affirme l'organisation. La CPME s'est élevée contre une possible extension de l'index seniors aux entreprises à partir de 50 salariés, alors que la mise en place de cet indicateur ne concernait que les entreprises de plus de 300 salariés dans le projet de initial de réforme des retraites présenté par le gouvernement.

"La CPME ne s'explique donc pas le revirement de l'exécutif qui s'est déclaré favorable à ce que cet index concerne les entreprises de plus 50 salariés. Il est à craindre que le dogmatisme l'emporte désormais sur le pragmatisme", conclut cette organisation patronale.

P.L. avec AFP