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Disneyland Paris: cinq salariés en procédure de licenciement après leur participation à la grève

Après leur participation au mouvement de grève qui a touché le parc d'attraction, quatre salariés ont été reçus ce mardi 25 juillet pour un entretien préalable au licenciement. Un autre, en congé, est aussi visé.

Un vent de contestation souffle à Disneyland Paris. Le parc d'attractions fait face à un mouvement social, initié en mai dernier. Actifs pendant la grève, cinq salariés, dont l'un est actuellement en congé, ont été convoqués ce mardi 25 juillet pour un entretien préalable au licenciement. "Une atteinte à notre organisation syndicale en ciblant nos militants et sympathisants", affirme le syndicat UNSA Disneyland dans une lettre ouverte adressée à Natacha Rafalski, présidente du parc d'attractions.

"Avec ces procédures engagées à l'encontre de nos militants, force est de constater que vous encouragez ces entraves au droit de grève", accuse l'organisation syndicale, engagée dans ce bras de fer pour améliorer les conditions de travail sur le parc d'attractions.

Sur les cinq salariés visés par ces procédures, tous sont grévistes et deux sont des représentants UNSA Disney, affirme un syndicaliste de l'organisation.

"Préjudice financier" et "offre de service empêchée"

Pendant ces entretiens, la direction a reproché aux salariés "une occupation de lieu abusive" qui aurait "empêché l'offre de service", nous a rapporté le syndicaliste de l'UNSA. Un "préjudice financier" pour Disneyland a également été évoqué ainsi qu'une "atteinte à la réputation" de l'entreprise. Il est en particulier question de l'annulation d'un des spectacles liée à la grève.

Enfin, des faits de violence auraient été reprochés aux salariés, auxquels il est également fait grief d'avoir gêné le travail d'employés non grévistes. Mais le syndicaliste dément fermement avoir connaissance de ce type d'agissements. Pour ce dernier, "tous les faits qui leur sont reprochés sont liés à la grève", preuve d'une volonté d'entraver l'exercice de ce droit et le mouvement social en cours chez Disneyland Paris.

Des élus en soutien des salariés

Les députés Ersilia Soudais et Maxime Laisney (tous deux rattachés à La France Insoumise), ainsi que la conseillère régionale Julie Garnier (élue LFI) ont apporté leur soutien aux salariés visés par la procédure et se disent "vigilants à ce que le droit constitutionnel soit bien appliqué chez Disneyland Paris, et que rien d'illégal ne vienne entraver ce droit, ne serait-ce que par des pressions ou des menaces dissimulées". Un soutien auquel s'est aussi joint une coalition d'élus de gauche et écologistes de Seine-et-Marne.

Parmi les revendications portées par les salariés, une augmentation de salaire globale de 200 euros, la rémunération doublée des dimanches et jours feriés ou encore l'augmentation des indemnités des frais kilométriques.

Après des propositions de la direction jugées "incomplètes" par l'UNSA, le mouvement de grève a été mis en pause jusqu'à l'ouverture de la négociation annuelle obligatoire (NAO), fin août.

par Yassine Bnou Marzouk et Nina Le Clerre