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Deliveroo: leur nouvelle rémunération fait grogner les coursiers bordelais

Un coursier à vélo exerçant pour la plateforme de livraison de repas Deliveroo. (image d'illustration)

Un coursier à vélo exerçant pour la plateforme de livraison de repas Deliveroo. (image d'illustration) - Gérard Julien - AFP

Une trentaine de coursiers à vélo travaillant pour Deliveroo à Bordeaux se sont rassemblés mardi pour protester contre les nouvelles "tarifications aléatoires" décidées par la plateforme de livraison de repas.

Les livreurs Deliveroo exerçant à Bordeaux craignent pour leur rémunération. Ces coursiers, exerçant pour la majorité cette activité à plein temps, s'indignent contre les nouvelles tarifications qui leur sont proposées par la plateforme par un avenant à leur contrat. Selon eux, les contrats signés depuis février par les nouveaux livreurs comportent déjà cette nouvelle tarification. 

"En tant qu'auto-entrepreneurs, nous facturons des prestations de livraison. Deliveroo nous propose dans un avenant à notre contrat une tarification aléatoire indiquée lors d'une demande de prise en charge", explique à l'AFP Nicolas Balastegui, 33 ans, qui travaille pour la plateforme depuis deux ans.

"Avec ce nouveau système, la tarification peut passer du simple au double, un jour 7 euros pour 4 kilomètres, et le lendemain 4 euros pour la même distance", dénonce Malik, 24 ans. "On pense que c'est en fonction de la demande: quand elle est forte, Deliveroo veut que ça aille vite et monte les prix, quand c'est calme, ils préfèrent payer moins".

"Plus on a d'expérience, moins on gagne d'argent" 

"Avec Deliveroo, c'est le seul métier où, plus on a d'expérience, moins on gagne de l'argent", déplore le livreur qui à ses débuts, il y a un an et demi, gagnait "15 à 20 euros par heure contre environ 10 euros aujourd'hui, sans compter les charges de l'auto-entreprise", explique-t-il.

Tous les livreurs présents mardi -organisés en collectif ou membre du syndicat des coursiers CGT Gironde- déplorent que cette proposition de changement de contrat ne leur garantisse "aucun minimum officiel". "Et comme par hasard, ils attendent l'été pour proposer ce changement de contrat", déplore Nicolas Balastegui.

Les livreurs "ont le choix" 

"Cette nouvelle tarification est proposée en test jusqu'au 31 juillet" aux livreurs, a précisé un porte-parole de Deliveroo France, qui n'a pas souhaité donner son nom. "Les livreurs ont le choix de signer ou non cet avenant, c'est une option. S'ils refusent cette nouvelle tarification, ils peuvent revenir à l'ancienne tarification fixe", a-t-il insisté.

Dans un communiqué, l'entreprise -qui revendique 35.000 coursiers à vélo dans 12 pays dont 9300 en France- assure que cette évolution de la tarification, "permettant aux livreurs de gagner plus pour les courses plus longues", "répond à la demande des livreurs". "Ils ont le choix de l'accepter ou de la refuser", ajoute le texte. 

A.M. avec AFP