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Dégressivité des allocations chômage: une proposition "populiste" selon le syndicat des cadres

Le président de CFE-CGC François Hommeril (à droite) en compagnie du Premier ministre Édouard Philippe.

Le président de CFE-CGC François Hommeril (à droite) en compagnie du Premier ministre Édouard Philippe. - Ludovic Marin - AFP

Patron de la CFE-CGC, François Hommeril estime que la proposition de rendre dégressive les allocations chômages pour les cadres, reprise par le Premier ministre, relève du "propos de comptoir" de bar.

Le président de CFE-CGC François Hommeril a taxé samedi de "propos de comptoir" l'idée lancée par le gouvernement d'une dégressivité des allocations chômage pour les cadres.

"On ne peut pas diriger la France du coin du bar", a balayé le patron du syndicat de l'encadrement, invité de France inter, estimant "très malhonnête" de "désigner une catégorie aux yeux des autres".

Le député LREM Aurélien Taché avait suggéré cet été une diminution de l'indemnisation au bout de six mois pour les cadres ayant des hauts revenus. Une idée reprise par le Premier ministre Édouard Philippe qui a estimé que la dégressivité pouvait être envisagée pour ceux qui ont "une très forte employabilité" et des "salaires très élevés".

Une proposition "populiste"

Alors que cette question sera sur la table des négociations sur la réforme de l'assurance chômage qui doivent débuter le 9 novembre, François Hommeril a pointé à nouveau samedi une proposition "populiste" en soulignant que les cotisations des cadres représentent "42% des ressources du régime" pour "15% des dépenses".

"Quand vous avez 50 ans et que vous êtes victime d'un plan social (...) ce n'est pas si facile que ça de retrouver un emploi", a illustré le dirigeant de la CFE-CGC pour relativiser l'idée d'une forte employabilité des cadres.

Très critique du gouvernement lors de cet entretien, il a également estimé que les "ordonnances Macron" signées il y a un an "ne changeront absolument rien" au chômage.

Selon lui, l'exécutif "s'est totalement trompé de cible" en facilitant les licenciements plutôt que les recrutements. Il a en cela "répondu à un désir dogmatique d'une certaine frange d'influence autour du gouvernement".

J.-C.C. avec AFP