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Budget de la Sécu: l'Académie de médecine dénonce un retour à l'équilibre "en faux semblant"

"Le redressement observé" des comptes de la Sécu "est pour une part en faux semblant", affirme l'Académie de médecine.

"Le redressement observé" des comptes de la Sécu "est pour une part en faux semblant", affirme l'Académie de médecine. - Philippe Huguen - AFP

Dans son budget de la Sécurité sociale pour 2019, le gouvernement prévoit un retour à l'équilibre des comptes. L'Académie de médecine "déplore vivement" que "l'effort d'économies demandé" repose encore "très largement" sur les établissements publics, plus que sur les médecins libéraux.

Le budget de la sécurité sociale pour 2019, que l'Assemblée doit adopter mardi en première lecture, sera le premier en excédent depuis 18 ans mais l'Académie de médecine pointe "un jeu de vases communicants du creusement des déficits hospitaliers".

Parmi les quatre branches de la Sécu, l'Assurance maladie doit voir son déficit réduit à 500 millions d'euros l'an prochain, contre 900 millions attendus cette année et 4,9 milliards constatés en 2017.

Les déficits des hôpitaux ont presque doublé en un an

Mais "le redressement observé est pour une part en faux semblant", affirme l'Académie de médecine, soulignant que les déficits des hôpitaux "ont pratiquement doublé d'une année sur l'autre".

Pour les seuls établissements publics, le montant total des déficits est en effet passé de 470 millions d'euros en 2016 à 890 millions l'an dernier, selon la Fédération hospitalière de France (FHF), qui craint que ce chiffre n'"augmente encore" et dépasse le milliard d'euros en 2019.

L'effort "sur l'hôpital plus que sur les soins de ville"

Dans ce contexte, l'Académie de médecine "déplore vivement" que "l'effort d'économies demandé", comme chaque année, à l'Assurance maladie (à hauteur de 3,8 milliards d'euros l'an prochain) "continue à reposer une nouvelle fois sur des mesures de court terme, pesant très largement sur l'hôpital plus que sur les soins de ville".

Cela "risque de fragiliser encore davantage (la) situation financière" des établissements de santé "et de (les) contraindre à des suppressions d'emplois de soignants, aggravant encore les tensions que connaissent les services hospitaliers et leurs équipes", met en garde la société savante.

J.-C.C. avec AFP