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65 services d'urgences en grève ce samedi

Le mouvement, débuté le 18 mars à l'hôpital Saint-Antoine à Paris après "l'agression de trop" contre un soignant, a essaimé dans une vingtaine de services d'urgences de l'AP-HP ainsi qu'en régions.

Le mouvement, débuté le 18 mars à l'hôpital Saint-Antoine à Paris après "l'agression de trop" contre un soignant, a essaimé dans une vingtaine de services d'urgences de l'AP-HP ainsi qu'en régions. - LOIC VENANCE / AFP

Selon le collectif Inter-Urgences, 65 services sont touchés par le mouvement de grève de ce samedi, répartis dans 33 villes en France. Les personnels mobilisés protestent contre la pénurie d'effectifs et de lits.

Quelque 200 personnels des urgences hospitalières de 33 villes se sont réunis samedi à Paris pour la première fois depuis le début, mi-mars, du mouvement de grève qui touche à présent 65 services en France, selon le collectif Inter-Urgences.

Sur 148 Services d'accueil et de traitement des urgences (SAU) contactés par le collectif Inter-Urgences, 65 étaient touchés par un mouvement de grève samedi, a précisé ce collectif de soignants de l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), soutenu par les syndicats CGT, SUD et FO.

Le mouvement, débuté le 18 mars à l'hôpital Saint-Antoine à Paris après "l'agression de trop" contre un soignant, a essaimé dans une vingtaine de services d'urgences de l'AP-HP ainsi qu'en régions. Les témoignages se sont succédé samedi à la tribune barrée d'une grande banderole "donnez-nous les moyens d'être humains", à la Bourse du travail.

Structurer le mouvement

Toulouse, Angers, Aix, Nantes, Valence, Strasbourg, Toulouse... Partout, les soignants dénoncent un nombre de passages croissant aux urgences, des heures d'attente, des patients "stockés" dans les couloirs, des personnels épuisés. "Ça fait trop longtemps que nous bricolons au jour le jour", souligne Christophe, aide-soignant à Nantes. 

Des grèves sporadiques avaient déjà éclaté dans de nombreux services en 2018 et début 2019 comme à Strasbourg ou Lille, sans réussir à fédérer. L'enjeu pour les participants à cette première assemblée générale est de structurer le mouvement pour faire front commun face au ministère de la Santé.

Les déclarations d'Agnès Buzyn ont ulcéré

Les déclarations de la ministre Agnès Buzyn devant l'Assemblée nationale mercredi évoquant "une désorganisation" des urgences à laquelle répond la réforme actuelle du système de santé ont ulcéré les personnels, pour lesquels la pénurie est structurelle tant en personnels qu'en nombre de lits.

Samedi, les participants à l'assemblée générale doivent voter la création d'une assemblée constitutive et décider d'actions collectives.

Dans un courrier daté du 21 mai, le président de Samu-Urgences de France, François Braun, estimait que les "structures de médecine d'urgence (service des urgences, Samu-Centre 15, Smur) sont à un point de rupture jamais atteint" et appelait l'ensemble des personnels "à arrêter symboliquement le travail le mardi 28 mai à midi, pendant 5 minutes, et à se regrouper devant leur service".

Selon un rapport du Sénat de 2017, les urgences ont vu leur fréquentation doubler en 20 ans, avec près de 21 millions de passages enregistrés en 2016.

Jean-Christophe Catalon avec AFP