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2023: salaires et avantages s’alignent sur l’inflation

Les salaires dans le privé ont augmenté de 3,7% sur un an.

Les salaires dans le privé ont augmenté de 3,7% sur un an. - AFP

Dans les entreprises, les enveloppes "augmentation" grossissent. Selon le cabinet Alixio, deux tiers des entreprises prévoient d'augmenter leurs salariés de 4.5% en moyenne contre 4.3% prévu en septembre.

Après les mesures d'urgence mises en place à la rentrée de septembre, les entreprises redoublent d'efforts pour contenir les revendications salariales. Entre augmentations en hausse et autres gestes, l'ensemble des efforts consentis équivaut finalement à peu de chose près à l'inflation. C'est en tous cas ce qui ressort de la toute dernière enquête réalisée par le cabinet de conseil en Ressources Humaines Alixio.

"Tout le monde n'est pas Total et ne peut pas accorder 7% d'augmentation" résume un expert. Il n'empêche: toutes les entreprises, y compris les petites, jouent désormais sur tous les leviers pour compenser l'inflation et retenir ou attirer des salariés.

D'abord, les budgets d'augmentation viennent encore d'être revus à la hausse. Selon les tous derniers chiffres d'Alixio, les 2/3 des entreprises prévoient d'augmenter leurs salariés de 4.5% en moyenne contre 4.3% prévu en septembre. A titre de comparaison, ces augmentations en 2021 s'élevaient à seulement 2.5%. Autre fait marquant: les augmentations collectives reviennent en force, y compris pour les cadres, qui jusqu'ici ne bénéficiaient que d'augmentations individuelles.

La "prime Macron" se généralise

Ensuite, de plus en plus d'entreprises prévoient de verser des primes de partage de la valeur, anciennement appelée prime Macron, pour des montants de plus en plus importants. Selon Alixio, le montant moyen s'est élevé à 867 euros cette année et devrait dépasser les 1000 euros l'an prochain.

A cela s'ajoute enfin tous les efforts consentis sur ce qui ne relève pas directement du salaire mais ajoute du pouvoir d'achat dans le quotidien des salariés: augmentation des titres restaurants, prise en charge des transports non plus à 50 mais à 100% ou encore amélioration des dispositifs de santé et de prévoyance. Tous ces éléments mis bout à bout représentent selon Alixio près de 6% d'augmentation. Ce qui représente peu ou prou le niveau de l'inflation.

Les mesures d'urgence ne suffisent plus

Si les entreprises lâchent de plus en plus de lest, c'est parce qu'elles sont de plus en plus nombreuses à penser que l'inflation, n'est pas conjoncturelle mais risque de durer et que les mesures d'urgences du coup ne suffisent plus. Ainsi, 84% considèrent que les revendications salariales vont s'installer durablement dans les relations sociales.

Seul problème: pour les employés, seul le salaire compte. Les primes et autres avantages ne suffisent pas à contenir les tensions même si les salariés commencent doucement à se laisser convaincre par tous ces éléments hors salaires qui pèsent de plus en plus.

Caroline Morisseau