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Economie et Social

Smic, aides sociales, livret A, impôts: les hausses à attendre pour compenser l'inflation

L'inflation ne cesse d'augmenter, mois après mois. Avec, pour conséquence, des revalorisations attenudes plus importantes que ces dernières années.

L’inflation prend mois après mois de l’ampleur. Dans sa dernière estimation, publiée ce mardi 30 novembre, l’Insee évalue à 2,8% le niveau de la hausse des prix à la consommation sur douze mois. Et on ne peut plus désormais parler de rattrapage. Puisqu’en novembre 2020, le niveau moyen des prix des biens et des services étaient quasiment comparable à ceux de la fin 2019.

Pour autant, on ne peut pas parler de valse générale des prix. Ce retour de l’inflation est essentiellement imputable au renchérissement des carburants, du gaz naturel et de l’électricité. Le prix moyen de l’énergie a progressé de 21,6% par rapport à l’année dernière. C’est considérable et cela impacte directement le pouvoir d’achat des Français, qui peuvent difficilement revoir à la baisse ce poste de dépenses.

Nouvelle augmentation du Smic, sans coup de pouce

Cette forte inflation devrait tout de même entraîner une augmentation des salaires. Elle sera sans aucun doute le premier argument invoqué par les représentants syndicaux lors des négociations salariales tant au niveau des branches que dans les entreprises elles-mêmes. Sans compter la hausse automatique du Smic.

Déjà revalorisé de 2,2% le 1er octobre dernier, en raison du niveau exceptionnellement élevé de l’inflation, le salaire minimum connaîtra un nouveau réajustement au 1er janvier. Le groupe d’experts qui conseillent le gouvernement sur ce sujet préconise une hausse de 0,5% ou 0,6%, de quoi donc effacer l’inflation, sans accorder de coup de pouce supplémentaire. Si le gouvernement se contente d’une hausse de 0,6%, le smic mensuel brut (pour 35 heures de travail par semaine) atteindra 1599,40 euros, c’est-à-dire 60 euros de plus qu’en 2020.

Le taux du livret A entre 0,7% et 0,8%

Avec l’envolée de l’inflation, d’autres revalorisations sont encore attendues. Si le sort des pensions de retraites a déjà été scellé, il n’en va pas de même pour le RSA et les allocations familiales dont le montant est lui aussi indexé sur la hausse des prix. Leur augmentation interviendra le 1er avril 2022. Il est donc trop tôt pour savoir quelle sera l’ampleur de cette revalorisation qui dépendra de l’évolution de l’inflation d’ici là.

En revanche, on sera fixé assez vite sur la revalorisation du taux du livret A à compter du 1er février. La règle de calcul assez compliquée prend en compte pour moitié l’inflation et pour moitié le niveau des taux sur les marchés obligataires. Sauf surprise, on devrait donc passer de 0,5% à une rémunération qui se situerait entre 0,7% et 0,8%. Ce qui veut dire que les épargnants perdront un peu moins d’argent à le laisser dormir sur un livret A ou son petit frère, le LDDS.

Barème de l'impôt sur le revenu revu à la hausse

Enfin, les contribuables qui paient l’impôt sur le revenu sauront d’ici quelques semaines si les augmentations de salaires ou les primes imposables décrochées cette année se traduiront éventuellement par une hausse de leurs versements au fisc. L’inflation est en effet prise en compte dans l’évolution du barème de l’impôt sur le revenu.

Le seuil à partir duquel on "change de tranche" est revalorisé chaque année, pour éviter qu’une augmentation intégralement grignotée par l’inflation ne se traduise par une hausse d’impôt.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco