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"Que l'argent aille au bon endroit": le gouvernement veut mieux contrôler les finances publiques

Une semaine après la levée de boucliers contre la fraude sociale et fiscale, Gabriel Attal et Olivier Dussopt ont évoqué ce matin certains axes de travail pour allouer au mieux l'argent public dans le cadre de l'objectif de réduction de la dette française.

La séquence sur la réforme des retraites en passe de s'achever, le gouvernement se projette sur ses prochains chantiers majeurs, comme le souhaitait Emmanuel Macron dans sa dernière allocution télévisée. La semaine dernière, Bruno Le Maire et Gabriel Attal avaient ainsi mis l'accent sur la lutte contre la fraude sociale et fiscale. Une lutte qui s'inscrit dans l'objectif plus large d'accélération du désendettement de la France pour ramener la dette publique à 108 milliards d'euros à la fin du quinquennat en 2027.Dans la même veine, invité de la matinale de RTL, le ministre des Comptes publics a évoqué l'ouverture ce mardi de la consultation citoyenne "En avoir pour mes impôts" qui doit permettre "de dire à quoi sert l'argent public au niveau national et de donner des exemples très concrets". "Je veux que les contribuables puissent donner leur avis sur les politiques publiques prioritaires, a-t-il souligné. Il y aura un questionnaire, des réunions publiques dans les centres de finances publiques. On va regarder les résultats portés et on en tiendra compte pour le prochain budget."

"L’important est que l’argent aille au bon endroit, que les Français voient la différence", a déclaré Gabriel Attal, confirmant qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôts.

Si le gouvernement n'entend pas activer ce levier pour accroître ses recettes, il compte bel et bien mettre un terme à la politique du "quoi qu'il en coûte" qui avait été prolongée ces derniers mois par de nombreuses aides pour contrer l'inflation. "Quand il y a eu cette inflation sur les prix alimentaires, certains ont voulu nous pousser à mettre en place un chèque alimentaire qui aurait profité aux Français qui ne travaillent pas, a rappelé Gabriel Attal. On a préféré demander aux industriels de mettre en place un trimestre anti-inflation pour que cela profite à tous les Français."

"La politique qu’on suit, qui est de limiter la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, est la bonne politique à suivre plutôt que de prendre des mesures qui appauvrissent les finances publiques mais n’ont pas de réelles répercussions."

Plus tard dans la matinée, Olivier Dussopt a mentionné, sur le plateau de CNews, la réforme du RSA, en déplorant le fait que 40% des personnes entrées au RSA entre 2009 et 2011 l'étaient encore sept ans plus tard, d'après un rapport de la Cour des comptes. Le ministre du Travail a annoncé qu'il souhaitait étendre le nouveau dispositif RSA, actuellement expérimenté dans 18 départements, "à l'ensemble des bassins d'emplois à partir du 1er janvier 2024". Pour rappel, ce dispositif conditionne le versement du RSA à la participation à des activités d'insertion à raison de 15 à 20 heures par semaine. "La meilleure façon de lutter contre la pauvreté est de garantir un retour vers l’emploi", a insisté Olivier Dussopt, qui souhaite que la loi soit adoptée avant l’été.

Timothée Talbi